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Affichage des articles dont le libellé est Rem Koolhaas - OMA. Afficher tous les articles
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3 juin 2012

Affiches





Entre le festival de Cannes et la sortie du film aux relents de clip auto-promotionnel « How Much Does Your Building Weigh, Mr Foster ? », l’actualité tourne autour du cinéma. L’occasion de céder au détournement parodique d’affiches de films qui font les beaux jours du web. 

Forcément architecturale, voici une modeste contribution à la LOL culture. 





 



1 mai 2012

L’histoire de Maggie

Nous sommes dans l’entre deux tours de l’élection présidentielle française et Nicolas Sarkozy semble se rapprocher de la retraite ; se trouver entre la vie et la mort politique. L’occasion de répondre à Charlotte qui cherche des informations sur les rapports entre médecine, soins et architecture et qui s’interroge sur la capacité de l’architecture à améliorer la prise en charge des patients. Existe-t-il des invariants architecturaux propres à ces lieux ? 


A l’échelle de la médecine de proximité, les cabinets de médecin ou de soins dentaires japonais font parfois l’objet de projets surprenants comme celui de Hiroki Tanabe, c’est beaucoup moins le cas en Europe. L’ouvrage de référence sur les typologies hospitalières et la résolution architecturale des questions d’hygiène et de soins médicaux est le livre collectif et pluridisciplinaire, assez passionnant de Michel Foucault, Blandine Kriegel, Anne Thalamy avec les contributions proprement architecturales de Bruno Fortier et François Béguin : Les machines à guérir : aux origines de l'hôpital moderne, Liège, Mardaga, 1979.

Mais depuis les grands hôpitaux du 19ème siècle, les contraintes techniques des programmes hospitaliers brident l’apport des architectes et de l’espace en tant que médiation thérapeutique. Le livre-témoignage de Pierre Riboulet, Naissance d’un hôpital, publié en 1989 relate ainsi la délicate création de l’hôpital pour enfants Robert Debré. 

C’est paradoxalement dans les unités de soins les plus lourdes que les architectes ont l’opportunité de proposer des formes architecturales innovantes. En fait, c’est dans les unités de soins palliatifs, ou la fin est inéluctable et la médicalisation est moins envahissante que l’apport des architectes est le plus important. En témoigne l’initiative britannique des Maggie’s Cancer Caring Center, un réseau d’une douzaine d’unités qui traitent de patients en fin de vie. Crée à la suite de la maladie fatale de Maggie Jencks, épouse du célèbre critique de l’architecture Charles Jencks, ces bâtiments sont tous issus d’une réflexion soignée, ou plutôt d’une pensée de l’architecture comme soin. Les édifices sont adjoints à de larges unités hospitalières mais ils fonctionnent comme des unités domestiques. L’institution compte des ainsi des réalisations de Page-Park architects, Zaha Hadid, OMA ou Wilkinson-Eyre.


Des espaces de vie autant que de maladie. 



Voir : 

20 décembre 2011

Coïncidences

Une règle tacite voudrait que plus on étend sa culture architecturale, moins on est surpris par les bâtiments que l’on découvre en les visitant ou dans des publications. Selon moi, cela ne se vérifie pas forcément. Je suis même de plus en plus troublé par des similitudes tant formelles que typologiques ou structurelles que peuvent partager des architectures contemporaines avec des bâtiments ordinaires, avec des projets non aboutis aussi bien qu’avec d’autres complètements ringards

Ainsi j’ai découvert récemment que la tour du crédit Lyonnais d’Euralille conçue par Christian de Portzamparc était volumétriquement fort comparable au bâtiment du 166, Boulevard Saint-Germain à Paris qui accueille le bar célèbre de La Rhumerie, notoirement prisé par Jacques Chirac…



Et le Rolex Center de l’EPFL de SANAA, à propos duquel on a pu lire les plus grandes louanges, me semble tant par son apparente simplicité de plan que par la qualité de ses espaces intérieurs un bâtiment similaire à un projet de l’OMA datant des années 1990 En l’occurrence l’ Hotel - Convention Center à Agadir, Maroc dont voici quelques images tirées de SMLXL…



Ou encore peut-on spéculer sur une visite de l’artiste danois Olafur Eliasson aux Galeries Lafayette d’Annecy. Pourquoi me direz-vous ? Mais parce que le Pavillon de la Serpentine réalisé en 2007 par Eliasson et la firme norvègienne Snohetta menée par Kjetil Thorsen semble s’être littéralement inspiré de la façade de ce bâtiment datant de 1969 dessiné par Antoine Dory.




En mot, la boite de pandore est ouverte…

10 septembre 2011

Questions de stati(sti)ques

Le blog à maintenant trois ans. Cette année, il a accueilli plus de 12 000 visites et vous êtes déjà une centaine à suivre les mises à jour du blog sur facebook. Les trois notes les plus consultées de cette saison ont été « White Cube », « A l’abri » et « Sur un fil ».

Les outils statistiques à disposition des webmasters pour cerner et cibler leur audience sont parfois surprenants. Ainsi, les mots clés des moteurs de recherche nous sont accessibles. Voici un petit florilège des centres d’intérêts des visiteurs du blog , parfois logiques, souvent étranges et extravagants :

la trame dans l'architecture
architecte sexy
ironie architecture
eva joly jeune
définition de l'élan en architecture
trouvée au pied du "mur de l'atlantique"
archdaily technopole
architectures maléfiques
comment zaha hadid a definit l'architecture
eisenman surgelé
l'architecture a tout fait
manuel gautrand architecte à lyon en 1992
maurice meunier psychologue
photos victoria beckmann juin 2011
rehabiliter un bunker
ricciotti strip tease
vrai prenom de koolhaas

Je ne sais si les réponses attendues ont été trouvées sur le site, mais il existe peut être, ailleurs sur internet, une réponse à ces questions palpitantes…



6 août 2010

Summer break


Parce que ceux qui sont à la plage s’éreintent en barbecues, jeux de ballons et autres parties de jambes endiablées. Parce que ceux qui travaillent encore aimeraient bien y être. Voici les jeux de l’été du blog…

Un petit quizz sur les outils de maçonnerie… En effet, il est loin le temps où le nom de chaque outil employé dans la construction était connu des architectes et faisait partie intégrante des enseignements et des ouvrages d’architecture. Saurez-vous identifier ces objets ?


Un jeu des différences. Les images suivantes sont, malgré les apparences, issues de quatre projets de quatre agences internationales différentes. Saurez-vous les retrouver ?


Et enfin quelques anagrammes…
Le vainqueur gagnera une magnifique édition numérique du traité d’architecture d’André Félibien paru en 1690 : Principes de l'architecture, de la sculpture, de la peinture, et des autres arts qui en dépendent, qu’il pourra bien sur consulter sur son iPad (non fourni).

16 février 2010

Quoi ma gueule ?

A-t-on besoin de connaître le visage d’un auteur pour apprécier son travail ? Qu’apporte la photographie de l’auteur apposée sur une de ses œuvres ? De nombreuses formes artistiques, telles la littérature ou les affiches d’expositions, témoignent de cette irruption du portrait en lieu et place de l’œuvre. Le besoin d’identification du lecteur est peut être devenu impérieux. Mais à part de vagues corrélations entre physionomie et style littéraire on voit mal ce que permet cette personnification.


Il est alors surprenant de constater que cette recrudescence de portraits gagne aussi l’architecture.

Sous le prétexte de la tradition du compagnonnage, l’architecte en chef des monuments historiques chargé de Versailles, Frédéric Didier, s’est ainsi vu représenté dans un médaillon ornant la balustrade du Château.


Dans une veine plus contemporaine, le portrait photographique de Rem Koolhaas réalisé par Anuschka Blommers & Niels Schumm à été ajouté en haut de la boucle du parcours de visite du Kunsthal de Roterdam.


Enfin, plus systématique et inquiétant, le portrait d’Edouard François figure dans plusieurs des projets de l’agence. Il se trouve notamment représenté dans le parking de l’opération Eden Bio, rue des Vignoles à Paris et sur une moulure de l’Hotel Barrère sur les Champs Elysées…



Oscillant entre flagornerie, démesure et hommage, la production de ces portraits reste un phénomène surprenant. On peut tout de même rappeler que légalement, selon la loi du 3 janvier 1977, « La création architecturale et la qualité des constructions sont d'intérêt public ». Au vu de ces quelques exemples, certains architectes semblent s’être écartés du respect de la chose commune en transformant le principe d’égalité en slogan : « Tous egos ! ».


Voir :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006068580&dateTexte=20100203
http://www.momus.fr/actualites-momus.php?id=00046&depart=11
http://www.blommers-schumm.com/
http://www.edouardfrancois.com/

2 janvier 2010

Glamour

Bonne année !
Si vous êtes encore en tenue de soirée, tout va bien, nous allons aborder l’association fréquente de l’architecture et de la mode. Ces disciplines sont en effet plus proches qu’il n’y parait au premier abord : du plus littéral (le froissé maladroit de la façade de la Cité de la mode et du design de Paris dessinée par Jakob et MacFarlane) au plus précieux (les textiles de Naoki Takizawa pour Issey Miyake réalisés pour l’auditorium du musée Branly conçu par Jean Nouvel), en passant par le plus stratégique (la collaboration étroite, tant architecturale que marketing, de l’OMA de Rem Koolhaas avec la firme Prada).

On peut aussi parler des phénomènes de mode traversant l’architecture, ou, plus surprenant, des références architecturales implicites dont se servent les magazines de mode. Nous vous présentons ici une séance de shooting photo parue dans le numéro 70 de janvier 2010 du féminin Glamour. Mise en scène par le photographe Jimmy Backius en compagnie du top Anastasia Bondarenko, cette série a pour cadre la BNF et la remarquable passerelle Simone de Beauvoir conçue par Dietmar Feichtinger. Dans la ligne d’un précédent article, Archi-explicite, l’architecture de Dominique Perrault se prête décidément à des appropriations lascives…





Voir :
http://www.feichtingerarchitectes.com
http://www.jakobmacfarlane.com
http://www.jimmybackius.com
http://www.glamourparis.com

12 octobre 2009

Coyotes malgré tout ?

La semaine passée, se tenait au Centre Pompidou le colloque « L’enjeu capital(es) – Les métropoles de la grande échelle ». Initié par le Ministère de la Culture et organisé par Frédéric Migayrou, cette manifestation réunissait un grand nombre de théoriciens et de praticiens de premier ordre. Pourtant, alors qu’ils bénéficiaient d’une tribune exceptionnelle, peu des intervenants ont saisi cette occasion de formuler des positions sur la condition urbaine contemporaine.

Seuls Pier Vittorio Aureli (Dogma) et Dominique Perrault ont présenté des projets urbains et paysagers de grande dimension. Seuls Vittorio Gregotti et Andrea Branzi ont pensé et littéralement écrit leurs contributions. Seuls Rem Koolhaas (OMA) et Adrian Geuze (West 8), ont répondu par leurs interventions aux questions de l’aménagement métropolitain du territoire français.


Evitant de parler du devenir des métropoles, les autres intervenants ont livré de médiocres prestations en se repliant sur la description de leurs pratiques individuelles. Dans ce registre d’autonomie de la discipline architecturale, la prestation de Hernan Diaz Alonso (Xerfirotarch) a sans aucun doute comporté la plus belle pirouette. Evoquant le statut de l’architecte poursuivant inlassablement et infructueusement ses objectifs, Hernan Diaz Alonso a créé la surprise en convoquant une métaphore insolite : Bip Bip et le Coyote, le dessin animé des studios Warner Bros.






Voir :
http://metropoles.centrepompidou.fr
www.perraultarchitecte.com
www.gregottiassociati.it
www.xefirotarch.com
www.andreabranzi.it
www.west8.nl
www.oma.nl

4 octobre 2009

Backgrounds


La dernière mise à jour du site internet Désirs d’avenir de Ségolène Royal a dernièrement suscité une vive polémique sur l’esthétique du web 2.0. En effet, avec la démocratisation des moyens de communication, les interfaces et fonds d’écran personnalisables sont devenus l’apanage de chacun. Au risque du mauvais gout, chaque plateforme (MySpace, iGoogle, iPhone, Twitter, Netvibes) propose d’individualiser sa page web. Pour que vous ne soyez pas en reste, voici une petite sélection des fonds d’écran des sites d’agences d’architecture.

Kengo Kuma a ainsi été appelé à proposer sa version du moteur de recherche Google. Développant une poétique zen low-cost, l’illustration représente le projet du Musée des estampes Hiroshige et son intensité lumineuse varie selon l’heure à laquelle vous la consultez…


Dans une autre veine, la charte graphique du site de Jean Nouvel est simple : fond noir, lignes et typographies rouges. Comme dans nombre de ses projets, Nouvel joue d’une alliance chromatique commune, à mi chemin entre Stendhal et Jeanne Mas.


D’autres choisissent de vous accueillir sur leur site dans un joyeux bordel en plein écran : sujet difficilement identifiables ou avouables, images de mauvaise qualité… Pensées comme des pulsations d’un monde mutation ces images illustrent une profonde culture du zapping et du collage. Cette stratégie est notamment utilisée sur le site de deux agences : OMA - Rem Koolhaas et ARM - Poitevin - Reynaud. Voici donc ces deux collections : l’une caduque puisque le site d’OMA vient de changer faisant disparaître les images précédemment utilisées, l’autre joyeuse témoignant d’une autodérision maitrisée.

OMA / AMR

8 septembre 2009

A pleine dents

Autour de l’architecture à un an ! Le blog compte 2200 visites plus de 50 articles et les trois notes les plus consultés ont étés : "L’écho de la Batcave", "Les grouillots de Rupert et Mulot" et "Les rosaces". Pour entrer dans cette nouvelle année de l’architecture 2.0 nous aurions pu faire appel à Jeroen van der Graaf, célèbre et peut être unique « taart architect » au monde dont les ateliers sont basés à Rotterdam.


On préférera d’autres douceurs, en l’occurrence un chocolat épousant un concept architectural. Le chocolat Ritter Sport qui dispose d’une gamme variée est ainsi présenté par les publicités de la marque comme un empilement de tablettes de divers types. Or, le stacking est le principe d’organisation consistant en l’empilement de structures, de programmes et d’espaces hétérogènes. Développé théoriquement par Koolhaas dans New York Délire, ce concept a été concrétisé par MVRDV dans leurs projets de Silodam et du Pavillon de Hanovre.


Voici donc la version la plus gourmande du stacking : Delicious New York !



Voir :
www.taartarchitecten.nl
www.ritter-sport.com
www.oma.nl
www.mvrdv.nl

27 juillet 2009

Top of the Pop

Michael Jackson s’était proclamé King of Pop. Un jugement auto réalisateur puisqu’il lui fut attribué ensuite par l’ensemble des medias musicaux. Dans le champ de l’architecture, à qui pourrait-on décerner cette couronne ? Etant donné que l’hégémonie d’un courant de pensée, voire d’un architecte sur la discipline n’est pas évidente, nous limiterons cette étude aux princes de l’architecture, à savoir les heureux détenteurs du Pritzker Prize. Pour trancher parmi ces têtes distinguées on peut utiliser un des services développé par Google depuis 2004 : Google Trends. Celui-ci mesure et rends accessible les moyennes mondiales des mots-clés, requêtes et publications relatives à des mots ou à des noms. Ainsi, on peut réordonner aisément ces architectes par ordre de popularité : renommée virtuelle basée sur le trafic d’informations générées par leur nom.


Echelonnée à partir du plus grand nombre de résultats : Frank Gehry et Renzo Piano, sacrés ex-aequo "Top of the Pop", voici donc la liste de qui vaut quoi :

1.00 Frank Gehry
1.00 Renzo Piano
0.95 Zaha Hadid
0.95 Norman Foster
0.68 Jean Nouvel
0.62 Tadao Ando
0.58 Herzog & de Meuron
0.54 Richard Rogers
0.50 Rem Koolhaas
0.44 Oscar Niemeyer
0.42 Richard Meier
0.35 Philip Johnson
0.26 Thom Mayne- Morphosis
0.24 Alvaro Siza
0.22 Peter Zumthor
0.22 Aldo Rossi
0.20 Luis Barragán
0.14 Rafael Moneo
0.10 James Stirling
0.10 Robert Venturi
0.08 Kenzo Tange
0.06 Glenn Murcutt
0.04 Paulo Mendes da Rocha
0.04 Jørn Utzon
0.02 Christian de Portzamparc
0.00 Kevin Roche
0.00 Ieoh Ming Pei
0.00 Hans Hollein
0.00 Gottfried Böhm
0.00 Gordon Bunshaft
0.00 Fumihiko Maki
0.00 Sverre Fehn

Vous pouvez dès lors vous perdre en conjectures et constater que :
Renzo Piano = Glenn Murcutt + Alvaro Siza + Oscar Niemeyer + Thom Mayne
Rem Koolhaas = Jean Nouvel – Aldo Rossi + Paulo Mendes da Rocha
Luis Barragán = Robert Venturi + James Stirling

Au sein du quinté de tête, il est aussi amusant de découvrir les villes les plus curieuses à l’endroit de ces 5 architectes, celles d’où sont effectuées le plus de recherches. Il s’agit de : New York pour Frank Gehry, de Gênes pour Renzo Piano, Vienne pour Zaha Hadid, Barcelone pour Norman Foster et enfin Puteaux pour Jean Nouvel !


Voir :
http://www.google.com/trends

14 mai 2009

A Play Station

Il y a peu s’est ouvert à Séoul un étrange un pavillon réunissant dans un même volume des activités aussi différentes qu’un espace d’exposition, une salle de projection, un podium pour défilés et une salle de réception. Il s’agit d’un mobile conçu par l’OMA de Rem Koolhaas pour accueillir les manifestations promotionnelles et culturelles de la firme Prada. Cette forme complexe, où chaque fonction est rendue accessible par rotation de l’ensemble, est générée par la combinaison tridimensionnelle de plateaux aux géométries simples.



Effectuer des actions élémentaires en utilisant des formes géométriques enfantines (carré, rond, croix, triangle) n’est pourtant pas un programme inédit. En effet, la console de jeu vidéo Playstation, éditée à partir de 1994 par Sony, utilisait le même principe dans son interface puisque les boutons d’actions des manettes faisaient figurer ces tracés. Le lien établi par le design entre spécificité d’une action et symbole graphique était d’ailleurs si évident que les quatre icônes sont devenus par la suite de véritables images de marques, incarnant le gameplay et l’esprit de Sony.


Le rapprochement de ces trois univers : le positionnement singulier de Prada dans le monde du luxe, l’architecture prospective et manifeste de Koolhaas et la technologie ludique du virtuel développée par Sony peut paraître nulle et non avenue. Il n’en est rien. Le nom même du pavillon sonne comme un hommage à la robotique nippone et aux figurines de science-fiction : Prada - Transformer !



A voir :
http://prada-transformer.com
http://www.lexpress.fr/styles/design/rem-koolhaas-decrypte-son-prada-transformer_758476.html

22 février 2009

Content, pas content

A la suite d’un feu d’artifices tiré à l’occasion du nouvel an chinois, un incendie impressionnant a ravagé le TVCC, annexe hôtelière du CCTV de Pékin, réalisée par l’agence OMA sous la conduite de Rem Koolhaas et Ole Scheeren. Alors que le bâtiment devait être ouvert au public début mai, les effets pyrotechniques ont littéralement mis le feu aux matières premières présentes sur le site pour la réalisation des aménagements intérieurs, transformant la tour de 30 étages en véritable torche. Le bâtiment en flammes a alors constitué le bouquet final de ce feu d’artifices.



Responsable de cette manifestation, la chaine nationale chinoise n’a pourtant pas couvert cet évènement dramatique. Alors que censure d’Etat et limitation des libertés individuelles sont des sujets sensibles et toujours d’actualités en Chine, ce sont les blogs et les plateformes de partage de contenu qui ont assuré l’essentiel de l’information concernant l’incendie : vidéos, témoignages, etc… Avec humour, de nombreux internautes ont utilisés les images mêmes de la catastrophe pour moquer la toute puissance de la télévision chinoise.



Or, l’iconographie développée sur internet est surprenante car elle reprend les codes d’expression développés par Rem Koolhaas et l’agence de graphisme &&& dans l’ouvrage hybride Content, décrit pas ses concepteurs comme « a bookazine ». Captures d’écrans, images sales, trash ou volées, photomontages grossiers, autodérision assumée, références à une culture populaire (science-fiction, consumérisme, pornographie), rien ne distingue les images trouvées sur le web de celle de l’ouvrage présentant le travail de l’OMA.



Paru en 2004, Content avait pour propos une accélération de l’histoire et une culture de l’évènement. Son contenu, organisé sous l’antienne « Go East », envisageait la pratique de l’OMA comme une action géopolitique. Sous ces deux aspects, l’incendie du TVCC semble apporter un post-scriptum involontaire, tragique et magistral au voyage vers l’orient présenté dans le livre de l’OMA. De plus, à travers cette esthétique globale des réseaux d’information, des anonymes, témoins hasardeux des évènements, contribuent de fait au prochain livre de Rem Koolhaas.


3 octobre 2008

En deçà de la Biennale

La dixième Biennale d’architecture de Venise, tenue du 14 septembre au 23 novembre 2008 a pour thème : Out there, Architecture beyond building, un choix dû à Aaron Betsky, ancien directeur du NAI (Netherlands Architecture Institute).


Sans revenir sur les remous hexagonaux suscités par l’installation proposée par la French touch ou l’article du Monde : « A la Biennale de Venise de l'architecture, l'imaginaire érigé en dogme », il est singulier que le titre de la biennale reprenne le slogan de la revue Volume éditée par Archis, AMO et C-Lab : To beyond or not to be (Architecture must go beyond itself)


Voici deux extraits des articles-programmes rédigés par Rem Koolhaas et Ole Bouman pour le premier numéro de Volume paru en janvier 2005 :
(en anglais, puis en français)

“There is a morbid contradiction between what the architectural office is considered to be and the full spectrum of what its potential actions could be. Architecture is supposedly a profession of action: we intervene, change, execute… But we don’t abstain, leave alone, observe, or reflect. This is a professional weakness: its increases our vulnerability and decreases our potential worth. The presence of so many unexplored territories of (in)action provide enough reason to leave the architectural office, as it is currently identified, and to find other ways of operating.”
Rem Koolhaas


“Don’t ask what architecture can build for you, ask what it can do for you. Don’t wonder where you can find a client, ask where you are needed. Don’t cover architecture, discover it.”
Ole Bouman


« Il existe une macabre contradiction entre la pratique courante d’un office d’architecture et le large champ que ses actions potentielles pourraient couvrir. L’architecture est supposé être une profession de l’action : intervenir, modifier, exécuter… Mais ne jamais s’abstenir, constater, observer ou réfléchir. C’est une insuffisance professionnelle qui augmente notre vulnérabilité et diminue notre valeur potentielle. L’existence d’un si grand nombre de territoires d’(in)action inexplorés fournit suffisamment de raisons d’abandonner la pratique d’agence d’architecture telle qu’elle apparaît aujourd’hui, et de découvrir d’autres moyens d’exercer. »
Rem Koolhaas


« Ne demandez pas ce que l’architecture peu édifier pour vous, demandez ce qu’elle peut faire. Ne vous inquiétez pas de trouver un client, demandez d’ou vous êtes absent. Ne couvrez pas le champ de l’architecture, découvrez le. »
Ole Bouman

A voir :
http://www.archis.org/volume

12 septembre 2008

Les échos de la Batcave

GothamCity, ville fiction de Batman inspirée par New York est transposée dans son dernier opus, The Dark Knight, (Nolan, 2008), à Chicago. Dans ce film, foisonnant de références aux films d’action hollywoodiens, (Heat, Die Hard, Speed, Seven, etc…), Bruce Wayne mène ses opérations rédemptrices à partir d’un garage souterrain au design minimal.


Deux références architecturales viennent à l’esprit. D’une part, la Kunsthaus Bregenz de Peter Zumthor, architecte suisse allemand, très fortement inspiré et ancré dans son territoire des Grisons. D’autre part, le Monumento continuo, utopie quantitative d’une urbanisation globale, ville infinie projetée par Superstudio en 1969-71.


En passant au hachoir radical l’architecture soignée, mesurée et située de Zumthor, Hollywood distord une réalité construite. En usant et en abusant de l’architecture contemporaine, la science fiction est amenée progressivement à produire sans inventer. Elle ne génère pas des architectures d’anticipation à proprement parler, mais des clones difformes de l’actualité architecturale. Une architecture contemporaine qui, en retour, semble avoir intégré les canons de la science fiction…


Images © Warner, FlickR, OMA, Rak Convention And Exhibition Centre, 2007