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28 août 2010

Le Capital

Le monde de l’édition d’architecture est un labyrinthe. Les livres d’architecture sont souvent inaccessibles : très souvent épuisés, généralement assez couteux, distribués au compte goutte dans une poignée de librairies spécialisées, souvent publiés a perte comme des livrets de communication d’entreprise et très inégalement intégré dans des bibliothèques publiques. En recherchant quelques ouvrages d’occasion, on peut se rendre compte que le livre d’architecture est à la fois une ressource pédagogique, scientifique mais aussi plus littéralement un placement, un investissement. Certains sont fiables, comme les ouvrages de Le Corbusier, notamment distribués par la galerie Lecointre Drouet. D’autres sont beaucoup plus risqués et constituent des énigmes.


C’est le cas d’un livre de compilation de tendances, consacré aux architectures de la petite enfance : Preschool & Kindergarten: Architecture de Carles Broto, Arian Mostaedi publié en 2006. Il atteint sur de nombreux site de livres d’occasion le prix tout à fait déraisonnable de 7407,22 € voire 8561,16 € soit près de 165 son prix d’origine, environ 48 € la feuille…

On sait que la valeur n’attend pas le nombre des années, mais tout de même ! Si la rareté et le prix de ce livre témoigne de l’acuité de la pensée et des projets qui y sont développés, je suis maintenant extrêmement curieux de son contenu.


Le livre d’architecture, une nouvelle bulle spéculative ? Avec ou sans son jeudi noir ? et son Jérôme Kerviel ?



Voir :
Carles Broto, Arian Mostaedi, Preschool & Kindergarten: Architecture, Links, 2006.
http://www.lecointredrouet.com/

21 août 2010

Les auspices (9)

J’ai toujours été étonné par les horoscopes en fin de périodiques et plus encore par la publication de portraits de personnalités du même signe. Comme si un lien invisible les unissait, comme si la projection du lecteur vers ces célébrités permettait de partager quelque chose avec elles. Et si ce n’était pas tout à fait faux ?

Comme une preuve par l’absurde, nous vous présentons pendant un an, un horoscope architectural regroupant de nombreux architectes du 20ème siècle selon leurs dates de naissances. Ainsi vous serez parfaitement à mêmes d’identifier les profils psychologiques, les tempéraments, la créativité et le devenir de ces familles d’architectes… ou pas.
Vierge, 23 août – 22 septembre

23
24
25
26
27 André Lurçat (1894)
28 Vladimir Shukhov (1853)
29
30 Theo van Doesburg (1883)
31 Roland Simounet (1937)
01 Riccardo Morandi (1902)
02
03 Louis Sullivan (1853)
04 Daniel Burnham (1846) Kenzo Tange (1913)
05
06 Fumihiko Maki (1928)
07
08
09
10 Rudolf Schindler (1887)
11
12
13 Tadao Ando (1941)
14 Ludwig Hilberseimer (1885) Ettore Sottsass (1917) Renzo Piano (1937)
15 Renée Gailhoustet (1929)
16
17
18 Peter Smithson (1923)
19
20 Hans Scharoun (1893)
21
22 Gunnar Asplund (1885)

14 août 2010

A consommer avec modération

L’origine de l’expression « être charrette » (qui désigne une période intense de travail) est bien connue et documentée. Elle remonte au 19ème et aux pratiques de rendus de l’Ecole des Beaux-Arts. Plusieurs pages du roman d’Emile Zola, L’œuvre, paru en 1886, témoignent précisément des comportements des étudiants et de l’ambiance de la charrette :

« Un grognement avait accueilli le peintre, le grognement des fauves dérangés chez eux. Ce qui l’immobilisait, c’était l’aspect de la salle ; au matin de « la nuit de charrette », ainsi que les architectes nomment cette nuit suprême de travail. Depuis la veille, tout l’atelier, soixante élèves, étaient enfermés là, ceux qui n’avaient pas de projets à déposer, « les nègres », aidant les autres, les concurrents en retard, forcés d’abattre en douze heures la besogne de huit jours. Dès minuit, on s’était empiffré de charcuterie et de vin au litre. Vers une heure, comme dessert, on avait fait venir trois dames d’une maison voisine. Et sans que le travail se ralentît, la fête avait tourné à l’orgie romaine, au milieu de la fumée des pipes. »

« À ce moment, Claude, qui reculait, manqua d’être écrasé par une petite charrette à bras, que deux gaillards très barbus amenaient au galop. C’était de cette charrette que la nuit de gros travail tirait son nom ; et, depuis huit jours, les élèves, retardés par les basses besognes payées du dehors, répétaient le cri : « Oh ! que je suis en charrette ! » Dès qu’elle parut, une clameur éclata. Il était neuf heures moins un quart, on avait le temps bien juste d’arriver à l’École. Une débandade énorme vida la salle ; chacun sortait ses châssis, au milieu des coudoiements’ ; ceux qui voulaient s’entêter à finir un détail étaient bousculés, emportés. En moins de cinq minutes, les châssis de tous se trouvèrent empilés dans la voiture, et les deux gaillards barbus, les derniers nouveaux de l’atelier, s’attelèrent comme des bêtes, tirèrent au pas de course ; tandis que le flot des autres vociférait et poussait par-derrière. »

« En tête, la charrette à bras, tirée, poussée plus fort, bondissait sur les pavés inégaux, avec la danse lamentable des châssis dont elle était pleine ; puis, la queue galopait, forçant les passants à se coller contre les maisons, s’ils ne voulaient pas être renversés ; et les boutiquiers, béants sur leurs portes, croyaient à une révolution. Tout le quartier était dans le bouleversement. »

Fortuitement, le caractère festif de la charrette vient d’être réactivé. Il s’agit d’une campagne de publicité crée par Publicis Activ pour la marque de boissons Rhums Réunion. En effet, pour un architecte, le slogan vantant le Rhum Charrette a une résonance surprenante…


Vous pouvez donc faire votre cette maxime ou en tirer une seconde :
Si « En architecture, on ne dit pas débordé, on dit charrette »
Et « A la Réunion, on ne dit pas rhum, on dit charrette »
Alors « En architecture, on ne dit pas réunion, on dit rhum » ?

Lire :
Emile Zola, L’œuvre, Troisième chapitre, G. Charpentier, 1886.
http://www.rhum-charrette.com/

6 août 2010

Summer break


Parce que ceux qui sont à la plage s’éreintent en barbecues, jeux de ballons et autres parties de jambes endiablées. Parce que ceux qui travaillent encore aimeraient bien y être. Voici les jeux de l’été du blog…

Un petit quizz sur les outils de maçonnerie… En effet, il est loin le temps où le nom de chaque outil employé dans la construction était connu des architectes et faisait partie intégrante des enseignements et des ouvrages d’architecture. Saurez-vous identifier ces objets ?


Un jeu des différences. Les images suivantes sont, malgré les apparences, issues de quatre projets de quatre agences internationales différentes. Saurez-vous les retrouver ?


Et enfin quelques anagrammes…
Le vainqueur gagnera une magnifique édition numérique du traité d’architecture d’André Félibien paru en 1690 : Principes de l'architecture, de la sculpture, de la peinture, et des autres arts qui en dépendent, qu’il pourra bien sur consulter sur son iPad (non fourni).