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18 septembre 2010

Indignités

La politique discriminatoire menée par le gouvernement français à l’égard des populations roms, roumaines et tsiganes est révoltante. En effet, malgré les lois Louis Besson, adoptées en 1990 et 2000, instaurant notamment des Plans Départementaux d'Action pour le Logement des Personnes Défavorisées (PDALPD), ces communautés restent souvent stigmatisées…

Et le traitement de défaveur infligé à ces citoyens européens dépasse de loin les invectives d’un président, les considérations de comptoir de Brice Hortefeux ou une sombre circulaire ministérielle. En effet, l’aménagement du territoire peut lui-même devenir un instrument discriminatoire.


Si l’on consulte un Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI), par exemple celui du Doubs, approuvé le 28 mars 2008, on trouve des dispositions réglementaires pour le moins surprenantes. Ainsi, dans les zones rouges, sont interdits :
- la création ou l’aménagement de sous-sols,
- la création de tout nouveau logement,
- la création ou l’extension d’aires de camping-caravaning,
- les remblaiements sauf s’ils sont expressément admis,
- les digues et ouvrages assimilés…

Pourtant l’article 2.5 précise que peuvent être admis, selon les cas :
L’aménagement d’aires de rassemblement ou de grand passage pour les gens du voyage, y comprise les équipements provisoires strictement nécessaires à leur fonctionnement. (Ces aires sont cependant distinctes des aires d’accueil des gens du voyage.)

Si notre liberté commence là ou s’arrête celle des autres, scandons bien fort un slogan dérivé du mot d’ordre de SOS Racisme à la fin des 1980 : Touche pas aux manouches !


Lire :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000159413
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000583573

14 janvier 2009

La technique des 29796

En ce début d’année, chaque ministère dresse le bilan de son action au sein du gouvernement Fillon. Toute honte bue, Brice Hortefeux, ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du codéveloppement, se félicite d’avoir effectué 29 796 reconduites à la frontière durant l’année 2008. Pour nous aider à comprendre la réalité de ce chiffre, comparons ces mouvements contraints de personnes avec des populations sédentaires.


Première observation, le nombre des expulsions des étrangers en situation irrégulière est celui d’une ville. Mais quelle ville ? Une ville de taille moyenne, provinciale ou urbaine, historique ou banlieusarde. Du Nord au Sud, elle peut être :

29 576 : Soissons
29 601 : Clichy-sous-Bois
29 395 : Paris 4ème arrondissement
29 839 : Saint-Cloud
28 122 : Saintes
28 760 : Bergerac

Vider une de ces villes représente le chiffre annuel des reconductions à la frontière. De cette absence, de cette auto-ruine, nous connaissons déjà les photographies par la série Tokyo Nobody de Masataka Nakano dans laquelle l’artiste japonais s’efforçait de représenter des paysages urbains vierges de toute activité humaine, à l’abandon.


La technique des 29 796 pourrait être extrapolée ; aux 10 000 suppressions de postes pratiquées chaque année depuis 2002 dans l’Education nationale ou aux près de 60 000 chômeurs apparus aux mois de novembre 2008. Une méthode qui rend lisible et concret l’abstraction des grands nombres par l’intermédiaire de la ville, ou quand des quantités humaines donnent le vertige …


Sources :
http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/recensement/populations-legales
http://www.samadhisound.com/artfile/masataka_nakano.html
http://www.immigration.gouv.fr

Pour plus de détails :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/01/14/politique-d-immigration-le-dessous-des-chiffres_1141684_823448.html