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25 janvier 2010

No more


Deux récentes productions culturelles : un disque et un livre d’architecture ont récemment utilisée le même titre : Yes is more. Que ce soit l’album électronique de Danton Eeprom sorti sur le label In Finé/Discograph ou le livre issu de l’exposition de l’agence BIG – Bjarke Ingels Group, tenue au Danish Architecture Center. Ce même titre témoigne d’une positive attitude, d’une impulsion ambitieuse notamment redevable au slogan de Barack Obama : Yes we can.


Pourtant, ces hommes qui disent oui ne sont paradoxalement pas dénués de noirceur. Ainsi, le livre de BIG se présente au premier abord comme un « Archicomic on architectural evolution » à la fois grand public (il prend la forme d’une bande dessinée) et optimiste (« Yes » à remplacé le fameux « Less » de la formule de Mies Van Der Rohe). Mais cette publication fait de nombreuses références à la célèbre série noire « Sin City » de Frank Miller parue chez Dark Horse entre 1991 et 2000. Même format (16,5 x 25 cm), même couverture au graphisme noir et blanc contrasté, même organisation du récit en cours chapitres d’une dizaine de pages, mêmes polices de texte encadrées de mêmes types de phylactères, etc…


Si la copie de l’esthétique du comic est convaincante, de même que l’argumentation des projets de l’agence, on peut tout de même s’interroger sur le choix de cette bande dessinée au regard de la conception urbaine développée par Frank Miller : Sin City étant littéralement la ville du vice. L’élan suscité par l’exclamation « Yes is more », est donc à tempérer, au risque voir de Bjarke Ingels promouvoir malgré lui une ville immorale et cruelle ; une architecture contemporaine vulgaire et violente…


Voir :
http://www.dezeen.com/2009/03/30/competiton-five-copies-of-yes-is-more-by-big-to-be-won/
http://www.darkhorse.com/Zones/Miller
http://www.myspace.com/dantonrocks
http://www.big.dk



19 janvier 2010

Année zéro

Il est délicat et pourtant impensable de ne pas parler du terrible séisme ayant touché Port-au-Prince en Haïti. Les images qui nous parviennent témoignent de la désolation de cette ville abattue, de ces vies ruinées. A l’horreur des corps meurtris et des cadavres entassés répond la souffrance des survivants de cette agglomération de 1 800 000 habitants. De nombreuses questions se posent à nous, restant sans réponses, dépassées par la violence des évènements.

Que va t’il advenir de Port au Prince, de cette ville qui n’en est plus une ?
Peut-on s’engager volontairement dans la reconstruction comme le fait l’association Architectes de l’urgence, alors que le pays manque de tout ?
Peut-on se laisser gagner par une fascination macabre et romantique face à ces paysages en ruine ?
Peut-on être créatif face à la désolation, comme Shigeru Ban inventant des abris constitués de bâches et de tubes cartonnés face au séisme de Kobe en 1995 ?

Que l’architecture peut elle faire ?


Voir :
http://www.shigerubanarchitects.com
http://www.archi-urgent.com

12 janvier 2010

Architecture : définition (s)

De nombreuses vidéos traitant d’architecture circulent sur internet. Chacune véhicule à sa manière un propos, une tentative de définition de l’architecture. Plus ou moins convaincantes, idéalistes ou poétiques, ces courts métrages permettent de construire une définition inhabituelle de l’architecture, répondant moins à son histoire disciplinaire qu’a ce qu’elle pourrait être…

C’est le cas d’un court métrage d’animation de Leo De Wijs intitulé Marin qui présente l’architecte comme un individu tourmenté dont les capacités créatrices ne sont encouragées que par les affres d’une relation amoureuse. L’émerveillement permis par l’architecture repose alors principalement sur la lumière et la couleur…



Mais c’est aussi le cas de la vidéo consacrée au conservatoire de musique de Clichy la Garenne, projeté par Bernard Desmoulin. Réalisée par le Pavillon de l’Arsenal, on y voit l’architecte décrire l’organisation et la conception de l’édifice, lauréat de l’Equerre d’argent 2009 du Groupe Le Moniteur.



Enfin, la plus didactique, la vidéo produite par l’agence de développement informatique MAYA, qui explore la notion d’architecture en se référant à la fois à Platon et aux dernières avancées des technologies de l’information.




Voir plus :
http://www.desmoulin-architectures.com
http://www.leodewijs.nl
http://www.maya.com

2 janvier 2010

Glamour

Bonne année !
Si vous êtes encore en tenue de soirée, tout va bien, nous allons aborder l’association fréquente de l’architecture et de la mode. Ces disciplines sont en effet plus proches qu’il n’y parait au premier abord : du plus littéral (le froissé maladroit de la façade de la Cité de la mode et du design de Paris dessinée par Jakob et MacFarlane) au plus précieux (les textiles de Naoki Takizawa pour Issey Miyake réalisés pour l’auditorium du musée Branly conçu par Jean Nouvel), en passant par le plus stratégique (la collaboration étroite, tant architecturale que marketing, de l’OMA de Rem Koolhaas avec la firme Prada).

On peut aussi parler des phénomènes de mode traversant l’architecture, ou, plus surprenant, des références architecturales implicites dont se servent les magazines de mode. Nous vous présentons ici une séance de shooting photo parue dans le numéro 70 de janvier 2010 du féminin Glamour. Mise en scène par le photographe Jimmy Backius en compagnie du top Anastasia Bondarenko, cette série a pour cadre la BNF et la remarquable passerelle Simone de Beauvoir conçue par Dietmar Feichtinger. Dans la ligne d’un précédent article, Archi-explicite, l’architecture de Dominique Perrault se prête décidément à des appropriations lascives…





Voir :
http://www.feichtingerarchitectes.com
http://www.jakobmacfarlane.com
http://www.jimmybackius.com
http://www.glamourparis.com