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28 novembre 2010

Du gâteau

L’INHA met progressivement en ligne une bibliothèque numérique constituée de classiques d’histoire de l’art, de traités d’architecture et de fonds graphiques manuscrits. L’on peu ainsi feuilleter les carnets de croquis de Jaques Hittorff, célèbre architecte de la Gare du Nord, de l’Eglise St Vincent de Paul, du Cirque d’Hiver et de la mairie du 1er arrondissement. Il est d’ailleurs amusant de constater qu’on y trouve moins de riches compositions architecturales et urbaines que des détails ornementaux, des croquis d’ambiance ou de petits projets. Deux d’entre eux ont retenu notre attention, à la fois par le soin apporté à leur dessin et par la nature même de leur programme : des objets de loisirs…


Il s’agit d’une part d’un croquis de balançoire pour Mme Paulée, d’autre part d’une coupe sur un traineau à la polonaise…


Suivant cet illustre exemple, on pourrait extrapoler le dessin architectural et ses codes de représentation pour les appliquer à des objets ordinaires. A des artefacts d’échelle et de nature complètement différents ? A des jouets ? A de la pâtisserie ?

Pourquoi pas !


Voici donc deux coupes, l’une sur une chocolatine, viennoiserie aussi appelée pain au chocolat, l’autre sur un fraisier. Miam ! Archi Miam !!!



Voir :
http://bibliotheque-numerique.inha.fr/

21 novembre 2010

Les auspices (12)

J’ai toujours été étonné par les horoscopes en fin de périodiques et plus encore par la publication de portraits de personnalités du même signe. Comme si un lien invisible les unissait, comme si la projection du lecteur vers ces célébrités permettait de partager quelque chose avec elles. Et si ce n’était pas tout à fait faux ?

Comme une preuve par l’absurde, nous vous présentons pendant un an, un horoscope architectural regroupant de nombreux architectes du 20ème siècle selon leurs dates de naissances. Ainsi vous serez parfaitement à mêmes d’identifier les profils psychologiques, les tempéraments, la créativité et le devenir de ces familles d’architectes… ou pas.
Sagittaire, 23 novembre – 21 décembre


23 El Lissitzky (1890)
24
25 José Antonio Coderch (1913)
26
27
28
29 Albert Laprade (1883)
30
01 Minoru Yamasaki (1912) Bruce Graham (1925)
02
03
04 Gae Aulenti (1927)
05 Lina Bo Bardi (1914) Ricardo Bofill (1939)
06
07 Gino Valle (1923)
08 Marcello Piacentini (1881)
09 Steven Holl (1947)
10 Adolf Loos (1870)
11
12 Giancarlo De Carlo (1919) Will Alsop (1947)
13 Wolf Prix (1942)
14 Gustave Eiffel (1832) Berthold Lubetkin (1901)
15 Oscar Niemeyer (1907) Ray Eames (1912) Friedensreich Hundertwasser (1928)
16
17 Michel Andrault (1926)
18
19
20
21 Lluís Domènech i Montaner (1850)

13 novembre 2010

A l’abri

Vous avez surement entendu parler de WikiLeaks, cette organisation suédoise pilotée par Julian Assange qui a mis à disposition des journalistes et du grand public plus de 400 000 documents militaires concernant la guerre en Irak : les War Logs.


Ironie de l’histoire, ces documents confidentiels arrachés aux services militaires et à la classification secret-défense sont à nouveau conservés dans un bunker. En effet, les serveurs de l’hébergeur indépendant Bahnhof, dirigé par Jon Karlung, qui contiennent les War Logs occupent un ancien un centre de commandement souterrain désaffecté au sud de Stockholm.


La réhabilitation de ce bunker est due à un jeune architecte franco-suédois : Albert France-Lanord qui s’est manifestement inspiré des architectures maléfiques du Docteur No et d’autres ennemis jurés de James Bond…



Au delà de cette intervention spectaculaire, un détail nous interpelle... Le bunker est nommé Pionen et comme d’autres installations militaires, cet ancien nom de code correspond à un élément végétal ou animal. Après consultation d’un dictionnaire suédois, il s’avère que le petit nom du bunker est en fait Pivoine. Mais diable, pourquoi donc ?

Se pourrait-il que le nom et le plan de la construction réponde malicieusement à l’ambition de WikiLeaks : (« We are fearless in our efforts to get the unvarnished truth out to the public ») ? Que l’architecture du data center, livré en 2008, trouve ici une relecture imprévue et détonante :

Flower Power !!! ?




Voir :
http://www.fotograf.nu/360/bahnhof
http://sv.wikipedia.org/wiki/Pionen
http://www.bahnhof.se
http://www.af-la.com

5 novembre 2010

De la violence


Autocad 2010 présente une nouveauté de taille et pourtant passée inaperçue : un nouvel habillage du bouton « décomposer ». Si l’on compare le design de ce bouton, dans les versions de 2000, 2006 puis 2010, on se rend compte qu’ils forment une petite séquence, un micro strip de bd.


Celui-ci est passé d’un traditionnel bâton de dynamite, mèche allumée ; au même bâton à l'instant de son explosion ; puis à une pièce volant en éclat sous la violence de souffle ?


Mais non, le dernier icône abandonne la violence de la TNT au profit d’un dessin architectural plus convenu. Ce bouton reprend à son compte un croquis de Bruno Zevi illustrant les caractéristiques fondamentales d’un espace « moderne », à savoir la dissociation des éléments constructifs et/ou spatiaux.


Peut-on lire cette évolution comme le rapprochement progressif de la firme Autodesk et du logiciel Autocad du monde de la conception architecturale (tout comme l'amélioration de l’ergonomie, la disponibilité sur Mac) et son éloignement progressif de celui du BTP ? Ou plus simplement comme un avatar du politiquement correct ?

Lire :
Bruno Zevi, Le langage moderne de l’architecture, Pocket, 2003, (Turin, 1973).