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25 mai 2009

Une crise manifeste

Les rouages économiques ont atteint aujourd’hui une telle complexité qu’il parait impossible de calculer les incidences de toute modification de ces mécanismes fragiles et interdépendants.
Pour retrouver des bases stables, reprenons donc les idées premières et les préceptes fondamentaux noyés actuellement dans une gangue de conceptions fausses.
« Le beau est l’élimination de tout superflu » a dit Michel-Ange ; essayons de même de redonner à l’économie les lignes pures d’une belle architecture.
Quel est le but de l’économie ?
L’économie a pour but de rendre l’existence aussi facile et aussi agréable que possible ; elle doit donc favoriser la production et la répartition du maximum de richesses directement utiles à l’homme.


Hervé Palud, Essai sur la crise économique mondiale, Paris, Les œuvres représentatives, p.113, 1932.

14 mai 2009

A Play Station

Il y a peu s’est ouvert à Séoul un étrange un pavillon réunissant dans un même volume des activités aussi différentes qu’un espace d’exposition, une salle de projection, un podium pour défilés et une salle de réception. Il s’agit d’un mobile conçu par l’OMA de Rem Koolhaas pour accueillir les manifestations promotionnelles et culturelles de la firme Prada. Cette forme complexe, où chaque fonction est rendue accessible par rotation de l’ensemble, est générée par la combinaison tridimensionnelle de plateaux aux géométries simples.



Effectuer des actions élémentaires en utilisant des formes géométriques enfantines (carré, rond, croix, triangle) n’est pourtant pas un programme inédit. En effet, la console de jeu vidéo Playstation, éditée à partir de 1994 par Sony, utilisait le même principe dans son interface puisque les boutons d’actions des manettes faisaient figurer ces tracés. Le lien établi par le design entre spécificité d’une action et symbole graphique était d’ailleurs si évident que les quatre icônes sont devenus par la suite de véritables images de marques, incarnant le gameplay et l’esprit de Sony.


Le rapprochement de ces trois univers : le positionnement singulier de Prada dans le monde du luxe, l’architecture prospective et manifeste de Koolhaas et la technologie ludique du virtuel développée par Sony peut paraître nulle et non avenue. Il n’en est rien. Le nom même du pavillon sonne comme un hommage à la robotique nippone et aux figurines de science-fiction : Prada - Transformer !



A voir :
http://prada-transformer.com
http://www.lexpress.fr/styles/design/rem-koolhaas-decrypte-son-prada-transformer_758476.html

6 mai 2009

Les architectes du grand public

Alors que l’exposition des résultats de la consultation pour le Grand Paris bat son plein ; alors que le pouvoir exécutif semble s’intéresser, d'une manière aussi soudaine qu’exceptionnelle au fait urbain de l’agglomération parisienne ; alors que la presse dans son ensemble témoigne de cette effervescence ; on peut s’interroger sur la réception et la compréhension qu’aura le public de cette débauche d’intentions architecturales, infrastructurelles, urbaines ou sociales formulées par les dix équipes retenues.


A l’exception notable des projets de Rogers, Portzamparc, MVRDV voire Grumbach, il n’est pas sûr que le grand public se souvienne de ces dix propositions, tant leurs démarches, leurs problématiques et leurs résultats sont foisonnants, peu aisés à synthétiser et à comprendre dans leur ensemble. Ainsi, il n’est même pas sûr que le visiteur de l’exposition, ou le lecteur d’un article de vulgarisation retienne le nom des architectes-urbanistes consultés pour le Grand-Paris, tant le générique des équipes constituées s’allonge, faisant ressembler certains groupes pléthoriques à d'incroyables armées mexicaines...

Pour sonder la culture générale du grand public en matière d’architecture et d’urbanisme, on se reportera plutôt sur le dernier livre d’Anna Gavalda, « La Consolante ». Ce roman décrit la trajectoire d’un architecte approchant de la cinquantaine, qui, abandonnant la ville et ses activités incessantes, trouve l’amour et son bonheur dans les joies simples d’un retour à la terre.


Malgré cette intrigue, somme toute convenue, l’auteur dessine à travers son héros, Charles Balanda, la cartographie d’une culture architecturale reconnue voire partagée par le lecteur. Voici donc par ordre d’apparition les noms de ces architectes et de ces projets de best-seller.

p. 25 : Prouvé
p. 44 : Le Corbusier
p. 48 : Vauban
p. 54 : Musée des Arts premiers, Nouvel,
p. 55 : Opéra Bastille, BNF
p.111 : Leonidov
p.122 : Prouvé
p.139 : Jean Prouvé, Albert Laprade, Le Thoronet, le grand Alvaro (Siza?)
p.175 : Abbaye de Royaumont
p.176 : Les Pierres sauvages, Jean Pouillon
p.237 : Delirious New York
p;238 : Bibliothèque de Jussieu, Arup
p.239 : Bibliothèque de Seattle, Pei, Foster, Steven Holl, Koolhaas
p.257 : L’Hôpital Robert Debré, Pierre Riboulet
p.236 : Sagrada Familia
p.297 : Lescot, Lemercier, Peter Rice
p.518 : Flatiron Building
p.523 : Le béton par Maillart, l’acier par Brunel, Eiffel, ou la fonte par Telford, Heinrich Gerber, Ammann, Freyssinet, Viaduc de Kochertal de Leonhardt, Pont suspendu de Brunel à Clifton
p.556 : Place St Pierre, Opéra de Pékin de Paul Andreu