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28 septembre 2009

Fast architecture

Pressés par le temps, soumis à des délais serrés, les métiers de la maitrise d’œuvre sont soumis à une urgence permanente. Dans ces conditions, la rapidité d’exécution est devenue une contrainte expresse. Pourtant, la lenteur des processus d’études et de construction empêchent de percevoir cet engagement intense. Ainsi, on trouve sur internet de nombreuses vidéos de construction de grands projets qui rendent bien compte du caractère titanesque de ces entreprises. Néanmoins, ces séquences, comme celle de l’édification de l’opéra d’Oslo projeté par Snøhetta, sont trompeuses car grandement accélérées.



Dans un autre registre, il est possible de réhabiliter la portée créative de la rapidité. Pour cela, on peut penser à la tente Quechua de Décathlon, qui se déplie d’elle même en 2 secondes. Encore plus rapide, le jeune Steven Purugganan est le quintuple recordman du monde de Cup Stacking. Basée sur l’enchainement de figures simples, cette discipline pratiquée avec des gobelets en plastiques produit de petits exercices de statique, des micro-architectures quasi instantanées.




Voir :
www.youtube.com/user/dvpurugs
www.quechua.com
www.snoarc.no

21 septembre 2009

Monographiques

Bien après l’ouvrage de Robert Venturi et Denise-Scott Brown Steven Izenour, « L’enseignement de Las Vegas », le genre d’un livre dédié à une ville est en passe de devenir un classique. En effet, hors d’une littérature abondante en histoire de l’urbanisme ou en sociologie urbaine, d’autres supports de connaissance et d’appréhension du fait urbain.se développent. Ainsi, la bande dessinée devient un des domaines privilégiés de ces monographies. Sous l’angle du roman graphique, la ville est à la fois le cadre du récit et un véritable protagoniste du livre. Parmi ces nombreux ouvrages, on peut d’ores et déjà distinguer plusieurs approches : visions de métropoles fantasmées, récit de voyage, descriptions minutieuses ou témoignage…


New York sur Loire de Nicolas de Crécy, chez Casterman


Shenzen et Pyongyang de Guy Delisle, à l’Association


Carnets de croquis de Dupuy et Berberian consacrés à New York, Barcelone, Lisbonne, Istanbul chez Cornélius


38, rue Youssef Semaani de Zeina Abirached, chez Cambourakis


Voir :
http://www.cambourakis.com/spip.php?article80
http://www.guydelisle.com
http://www.duber.net

14 septembre 2009

Vert c’est vert

Entre la victoire des écologistes emmenés par Daniel Cohn-Bendit et José Bové aux élections européennes de juin dernier, les exhortations répétées à l'architecture écologique et à l'urbanisme durable de Dominique Gauzin-Müller et les films grands publics de Yann Arthus-Bertrand ou Al Gore, le développement durable est devenu une notion incontournable. Nous ne pouvions échapper à ce ras de marée : place à l’écologisme !


Ce projet est le lauréat de la catégorie « Green Building » des Archi-Bau Awards 2009 organisés par Archi-Europe et Messe München . Il s’agit du Centre national des archives EDF conçu par LAN Architecture, à Bure dans la Meuse. Or, on pourrait penser que l’architecture écologique est une recherche d’équilibre entre les activités humaines et leur environnement. Il n’en est rien, l’architecture écologique d’aujourd’hui, notamment promue par ce prix, est une architecture close, opaque et introvertie… Sans juger plus avant le projet, on peut s’interroger sur l’utilité de distinguer un bâtiment d’archives, fusse t’il commandé par EDF. Quelle est la valeur exemplaire d’un tel programme ? Comment transposer à d’autres bâtiments l’opacité de l’édifice, sans fenêtres ou autres percements, l’épaisseur exceptionnelle des parois (68 cm), le système de traitement d’air intégral (contrôle de l’hygrométrie, de la température, des aspects sanitaires) ou sa compacité, c'est-à-dire l’épaisseur du bâtiment permise par les zones aveugles de stockage ? En tout état de cause, ce modèle semble exclure toute relation à l’extérieur. Si l’on devait s’y référer, l’habitat écologique ressemblerait alors moins à une symbiose harmonieuse entre nature et architecture qu’à une déclinaison édulcorée de Fort Knox.



Voir :
http://www.archi-europe.com
http://www.lan-paris.com

8 septembre 2009

A pleine dents

Autour de l’architecture à un an ! Le blog compte 2200 visites plus de 50 articles et les trois notes les plus consultés ont étés : "L’écho de la Batcave", "Les grouillots de Rupert et Mulot" et "Les rosaces". Pour entrer dans cette nouvelle année de l’architecture 2.0 nous aurions pu faire appel à Jeroen van der Graaf, célèbre et peut être unique « taart architect » au monde dont les ateliers sont basés à Rotterdam.


On préférera d’autres douceurs, en l’occurrence un chocolat épousant un concept architectural. Le chocolat Ritter Sport qui dispose d’une gamme variée est ainsi présenté par les publicités de la marque comme un empilement de tablettes de divers types. Or, le stacking est le principe d’organisation consistant en l’empilement de structures, de programmes et d’espaces hétérogènes. Développé théoriquement par Koolhaas dans New York Délire, ce concept a été concrétisé par MVRDV dans leurs projets de Silodam et du Pavillon de Hanovre.


Voici donc la version la plus gourmande du stacking : Delicious New York !



Voir :
www.taartarchitecten.nl
www.ritter-sport.com
www.oma.nl
www.mvrdv.nl

1 septembre 2009

Démonstrations d’office

C’est la rentrée ! De retour dans nos locaux de travail, les vacances sont bel et bien finies. Face à nos postes de travail, le proverbe « les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés » prendrait il tout son sens ? En effet, l’agrément ou le confort du personnel du personnel sont deux données relativement absentes des agences. Exercer l’architecture dans un espace conçu à dessein semble être l’exception qui confirme la règle. Pourtant, l’aménagement des bureaux d’architecture est primordial, puisqu’il reflète et démontre le savoir-faire de l’entreprise.

Ainsi de remarquables exemples illustrent ces agences qui dessinent les espaces qu’ils se destinent. Les locaux en gradins face à la mer de Renzo Piano à Gênes ; ceux en double hauteur de Livio Vacchini à Locarno ; ceux de Peter Zumthor disposés dans une grange chaleureuse à Haldenstein ; ceux à moitié souterrains de la maison atelier du groupe nippon Bow-Wow à Shinjuku ; ou encore ceux de l’agence hollandais SeARCH installés simplement dans un ancien garage au Nord d’Amsterdam.


D’autres architectes entretiennent des rapports plus complexes et néanmoins signifiants avec leurs espaces de travail. Que penser de Corinne Vezzoni et des 7 autres agences installées dans la fameuse Unité d’habitation de Marseille de Le Corbusier ? Ont-ils tous pensé avoir une meilleure production architecturale sous les auspices ce grand homme ? Un peu plus au nord, que penser de l’abandon par l’agence de Dominique Perrault, des plateaux de l’Hôtel industriel Berlier qu’elle occupait jusqu’alors et que l’architecte avait édifié entre 1986 et 1990 ?

Plus prosaïquement, dans des agences moyennes, mieux vaut distinguer le lieu d’exercice de l’architecte de sa production. En effet, l’aménagement rencontré dans la plupart des agences va souvent de mise avec une faiblesse de conception et un manque de moyens et criant. Traumatisé par cette expérience, Jean-Baptiste* nous livre une terrible description de ses locaux de travail. Un témoignage à la fois poétique, ironique, sociologique et tragique : « Dans mon agence la salle à manger est dans l'entrée, les WC sont à l'intérieur de la cuisine, le local maquette divisé entre la salle de réunion et la bibliothèque. Cerise sur le gâteau, le micro-onde est posé sur la poubelle… »



Voir :
http://www.perraultarchitecte.com
http://www.bow-wow.jp
http://www.rpbw.com
http://www.search.nl
*Le prénom a été changé