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28 mars 2011

Mots croisés

Qui dit qu’internet n’est pas un espace accueillant envers les personnes du troisième âge ?

Pas nous en tout cas, puisque nous vous proposons une activité inédite, une grille de mots-croisés architecturaux. Comme un labyrinthe, comme le projet de Thomas Raynaud - Building Building en couverture du troisième numéro de la revue Face B, les mots croisés sont un jeu de lettre qui organise, sur la base d’une trame simple, un véritable espace.


Saurez vous déjouer ses pièges et ses jeux de mots douteux ?




Voir :
http://www.buildingbuilding.org/
http://www.faceb.fr

21 mars 2011

Les auspices (4)

J’ai toujours été étonné par les horoscopes en fin de périodiques et plus encore par la publication de portraits de personnalités du même signe. Comme si un lien invisible les unissait, comme si la projection du lecteur vers ces célébrités permettait de partager quelque chose avec elles. Et si ce n’était pas tout à fait faux ?

Comme une preuve par l’absurde, nous vous présentons pendant un an, un horoscope architectural regroupant de nombreux architectes du 20ème siècle selon leurs dates de naissances. Ainsi vous serez parfaitement à mêmes d’identifier les profils psychologiques, les tempéraments, la créativité et le devenir de ces familles d’architectes… ou pas.

Bélier, 21 mars – 20 avril

21 Erich Mendelsohn (1887) Walter Förderer (1928)
22 Johannes Andreas Brinkman (1902)
23 Hassan Fathy (1900)
24 Robert Mallet-Stevens (1886)
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27 Colin Rowe (1920) Mies van der Rohe (1886)
28
29 Edwin Lutyens (1869) Raymond Hood (1881)
30 Hans Hollein (1934)
31
01 Kiyonori Kikutake (1928) Mario Botta (1943)
02 Kazuo Shinohara (1925) Aurelio Galfetti (1936)
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07 Heinrich Tessenow (1876)
08 Richard Neutra (1892) Jean Prouvé (1901) Kisho Kurokawa (1934)
09 Jørn Utzon (1918) Dominique Perrault (1953)
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14 Peter Behrens (1868)
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17 Camillo Sitte (1843)
18 Roger-Henri Expert (1882) Giuseppe Terragni (1904) Jan Kaplický (1937)
19 Jacques Herzog (1950)
20

15 mars 2011

Une même idée

De nombreux artistes proposent désormais de véritables installations architecturales. Certains se sont associés avec de prestigieux architectes avant de réaliser de véritables architectures. Comme c’est le cas d’Ai WeiWei avec Herzog et De Meuron qui à depuis conçu de nombreux bâtiments, tels le Three Shadows Photography Arts Center, Caochangdi, Beijing.


D’autres font spécifiquement appel à des agences pour les aider à concrétiser leurs projets. C’est le cas du Sonic Pavilion, œuvre de Doug Aitken, réalisée dans la fondation Inhotim au nord est de Sao Paulo avec la contribution de l’agence Bunch Design de Los Angeles. Un pavillon circulaire aux parois de verre, dans lequel résonnent, amplifiés, les sons de l’écorce terrestre. Ces craquements, ce souffle, sont captés dans un puits de 200 mètres au droit du pavillon...


Mais cette architecture de sensation, cette phénoménologie géologique, n’est pas un thème architectural inédit. Le Château de Meaulnes, bâti entre 1566 et 1572 à Cruzy-le-Châtel s’organise autour d’une source qui irrigue son domaine. De même que le pavillon brésilien, le son joue alors un grand rôle architectural, puisque l’escalier central, enroulé autour du puits, permet au murmure de l’eau, à son léger clapotis de se propager dans l’ensemble du bâtiment.


Deux expériences distantes parties d’une même idée ; l’emploi de la perception auditive comme ressource du projet architectural.


Voir :
http://www.bunchdesign.net
http://www.inhotim.org.br
http://www.maulnes.fr/

7 mars 2011

Sur un fil

La critique d’architecture est parfois soumise à de petits conflits d’intérêts. D’une part, Jérôme Auzolle du site Archicool nous invite à réagir sur la situation actuelle des distinctions et prix d’architecture en France. Un état qu’il juge déplorable, d’autant que « L’équerre d’argent, le principal prix d’architecture contemporaine, repose sur les épaules d’une revue du BTP. Cette distinction est autant attribuée à une ville ( le maître d’ouvrage) qu’à un architecte, elle tient davantage d’une tradition assimilable à une certaine idée du “compagnonnage,” à la quête de l’excellence d’un artisanat répétant un savoir-faire, plus qu’à l’innovation et l’expérimentation, plus qu’à la mise en compétition de la capacité de l’architecture à imposer des solutions innovantes.»

Mais dans le même temps, Jaques-Franck Degioanni, chef de la rubrique architecture du Moniteur, rend compte brièvement et élogieusement de notre activité sur son blog. Un référencement non sollicité mais appréciable, qui draine automatiquement de nouveaux venus. Merci et bienvenue à vous.

Ceci dit, revenons donc à notre sujet. Il ne fait aucun doute que le groupe le Moniteur possède un rôle prescriptif puissant sur le secteur de la construction en France, tant par ses moyens de diffusion (sites web, revues, livres et librairies), que par son audience auprès des maitrises d’ouvrage publiques. Ses principales publications : Le Moniteur des travaux publics et Amc ont une vocation généraliste assise sur un lectorat varié : collectivités, entreprises, ingénieurs, architectes, paysagistes, etc…

Lecteur occasionnel, il me semble que les enjeux historiques, théoriques et critiques de l’architecture contemporaine ne représentent qu’une petite part de ce que le public dans son ensemble attend de ces magazines. Un fait qui se reflète dans le parti éditorial des publications et dans l’attribution du prix de l’Equerre d’argent. Un prix qui ne revendique pas de récompenser l’ensemble d’une carrière, de légitimer des pratiques innovantes ou de donner mais de « contribuer à faire connaître des oeuvres architecturales variées et significatives, réalisées en France » et qui a « l’ambition de souligner le rôle de la maîtrise d’ouvrage française dans le renouveau de la production architecturale depuis une vingtaine d’années. »

Certes, on peut regretter le prix ne récompense plus, comme cela l’était par le passé, des architectes de la trempe d’un Roland Simounet, d’un tout jeune Dominique Perrault ou des deux époustouflantes villa Dall’Ava et Lemoine de Rem Koolhaas. Néanmoins, on peut considérer que la voie médiane choisie par le Moniteur nous épargne la consécration des membres flashy de la french touch et évite de redoubler d’autres distinctions, telles le Grand prix national de l'architecture de Rudy Ricciotti, Patrick Berger ou Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal ; le Grand prix de l'urbanisme d’Alexandre Chemetoff ou de David Mangin ; la médaille de l’Ordre des arts et des lettres de Manuelle Gautrand ou de Jean Cristophe Quinton ; voire les albums de la jeune architecture pour Didier Fiuza Faustino ou Aldric Beckmann et Françoise N’Thepe…

Toutes décernées à l’initiative des ministères de l’Equipement et de la Culture, ces récompenses illustrent les relations, parfois complices et conniventes, des maitres d’œuvre et d’ouvrages. Elles orientent, par leur exemplarité, les politiques publiques d’architecture. On pensait dénoncer un système de monopole d’influence, en voici un second, tout aussi complexe, ramifié et surprenant…



Voir :
http://prix.groupemoniteur.fr/equerre_d_argent
http://www.culture.gouv.fr/culture/artsetlettres/janvier2010.html

Lire l’article d’archicool et la réponse de Matthieu Duperrex de Urbain, trop urbain :
http://www.archicool.com/architecture/opinions/234-qui-promeut-reellement-larchitecture-en-france-.html