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20 décembre 2011

Coïncidences

Une règle tacite voudrait que plus on étend sa culture architecturale, moins on est surpris par les bâtiments que l’on découvre en les visitant ou dans des publications. Selon moi, cela ne se vérifie pas forcément. Je suis même de plus en plus troublé par des similitudes tant formelles que typologiques ou structurelles que peuvent partager des architectures contemporaines avec des bâtiments ordinaires, avec des projets non aboutis aussi bien qu’avec d’autres complètements ringards

Ainsi j’ai découvert récemment que la tour du crédit Lyonnais d’Euralille conçue par Christian de Portzamparc était volumétriquement fort comparable au bâtiment du 166, Boulevard Saint-Germain à Paris qui accueille le bar célèbre de La Rhumerie, notoirement prisé par Jacques Chirac…



Et le Rolex Center de l’EPFL de SANAA, à propos duquel on a pu lire les plus grandes louanges, me semble tant par son apparente simplicité de plan que par la qualité de ses espaces intérieurs un bâtiment similaire à un projet de l’OMA datant des années 1990 En l’occurrence l’ Hotel - Convention Center à Agadir, Maroc dont voici quelques images tirées de SMLXL…



Ou encore peut-on spéculer sur une visite de l’artiste danois Olafur Eliasson aux Galeries Lafayette d’Annecy. Pourquoi me direz-vous ? Mais parce que le Pavillon de la Serpentine réalisé en 2007 par Eliasson et la firme norvègienne Snohetta menée par Kjetil Thorsen semble s’être littéralement inspiré de la façade de ce bâtiment datant de 1969 dessiné par Antoine Dory.




En mot, la boite de pandore est ouverte…

6 mai 2009

Les architectes du grand public

Alors que l’exposition des résultats de la consultation pour le Grand Paris bat son plein ; alors que le pouvoir exécutif semble s’intéresser, d'une manière aussi soudaine qu’exceptionnelle au fait urbain de l’agglomération parisienne ; alors que la presse dans son ensemble témoigne de cette effervescence ; on peut s’interroger sur la réception et la compréhension qu’aura le public de cette débauche d’intentions architecturales, infrastructurelles, urbaines ou sociales formulées par les dix équipes retenues.


A l’exception notable des projets de Rogers, Portzamparc, MVRDV voire Grumbach, il n’est pas sûr que le grand public se souvienne de ces dix propositions, tant leurs démarches, leurs problématiques et leurs résultats sont foisonnants, peu aisés à synthétiser et à comprendre dans leur ensemble. Ainsi, il n’est même pas sûr que le visiteur de l’exposition, ou le lecteur d’un article de vulgarisation retienne le nom des architectes-urbanistes consultés pour le Grand-Paris, tant le générique des équipes constituées s’allonge, faisant ressembler certains groupes pléthoriques à d'incroyables armées mexicaines...

Pour sonder la culture générale du grand public en matière d’architecture et d’urbanisme, on se reportera plutôt sur le dernier livre d’Anna Gavalda, « La Consolante ». Ce roman décrit la trajectoire d’un architecte approchant de la cinquantaine, qui, abandonnant la ville et ses activités incessantes, trouve l’amour et son bonheur dans les joies simples d’un retour à la terre.


Malgré cette intrigue, somme toute convenue, l’auteur dessine à travers son héros, Charles Balanda, la cartographie d’une culture architecturale reconnue voire partagée par le lecteur. Voici donc par ordre d’apparition les noms de ces architectes et de ces projets de best-seller.

p. 25 : Prouvé
p. 44 : Le Corbusier
p. 48 : Vauban
p. 54 : Musée des Arts premiers, Nouvel,
p. 55 : Opéra Bastille, BNF
p.111 : Leonidov
p.122 : Prouvé
p.139 : Jean Prouvé, Albert Laprade, Le Thoronet, le grand Alvaro (Siza?)
p.175 : Abbaye de Royaumont
p.176 : Les Pierres sauvages, Jean Pouillon
p.237 : Delirious New York
p;238 : Bibliothèque de Jussieu, Arup
p.239 : Bibliothèque de Seattle, Pei, Foster, Steven Holl, Koolhaas
p.257 : L’Hôpital Robert Debré, Pierre Riboulet
p.236 : Sagrada Familia
p.297 : Lescot, Lemercier, Peter Rice
p.518 : Flatiron Building
p.523 : Le béton par Maillart, l’acier par Brunel, Eiffel, ou la fonte par Telford, Heinrich Gerber, Ammann, Freyssinet, Viaduc de Kochertal de Leonhardt, Pont suspendu de Brunel à Clifton
p.556 : Place St Pierre, Opéra de Pékin de Paul Andreu


5 avril 2009

Portraits croisés

L’apparence des architectes, leurs corps, leurs visages ne devraient pas faire l’objet d’une attention plus soutenue que celle consacrée à leur travail. Pourtant, on évoque rarement Jean Nouvel sans parler de sa carrure de rugbyman de son crâne poli ou de son affection des cigares et de la bonne chère. Si la personnalité d’un architecte peut transparaître dans une description physionomique, corporelle de son être, interrogeons nous alors sur deux duos improvisés :


Il s’agit en premier lieu d’un duo américain formé de Steve Jobs, fondateur d’Appel et de Thom Mayne, architecte de l’agence Morphosis. Et dans un second lieu de Jean Louis Borloo, Ministre du développement durable, anciennement chargé de la politique de la ville, et de Christian de Portzamparc, architecte, Pritzker Prize 1994. Si la ressemblance de ces visages est frappante, il est plus étrange de trouver des traits comparables dans le parcours et les attitudes professionnelles des ces personnes issus de la même génération.


Ainsi le travail de Morphosis peut s’apparenter au programme de Steve Jobs pour Apple : allier une technologie de pointe à un design précis et recherché ; tout en soignant une image de marque décontractée, toute californienne. D’autre part, on peut rapprocher les brillants parcours de Christian de Portzamparc et Jean-Louis Borloo, profitant des mutations institutionnelles et politiques de la France des années 80 et 90 : surfant des viles nouvelles aux programmes d’Etat,; des mutations urbaines de villes en difficulté aux préoccupations environnementales actuelles.

Pour conclure ce petit exercice de paranoïa critique, définie par Salvador Dali comme « une méthode spontanée de connaissance irrationnelle, basée sur l’objectivation critique et systématique des associations et interprétations délirantes », nous vous conseillons de considérer cet article selon l’adage : L’habit qui se ressemble s’assemble ne fait pas le moine !