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30 octobre 2011

Les Claudettes

Quel rapport les choristes de Claude François peuvent elles entretenir avec l’histoire de l’architecture ? Pas grand-chose me direz-vous ? Et pourtant, aussi improbable que cela puisse paraitre, une œuvre architecturale a été nommée sur le même mode que les Claudettes, en détournant le nom de son concepteur. Et je ne parle pas des Juppettes, ces femmes ministres ayant un temps participé au gouvernement d’Alain Juppé en 1995.


Ce sont en fait les Labourdettes, les trois tours de l’opération Bourse réalisées le long du Cours Belsunce à Marseille entre 1960 et 1962. Le nom de leur architecte, Jacques-Henri Labourdette, est désormais passé dans le langage courant puisque ses résidents et les habitants du quartier les désignent ainsi. Mais peut être devrions nous poursuivre cette entreprise et donner à la tour d’Edouard Albert rue Croulebarbe le doux surnom d’Albertine. Ou désigner les bâtiments de la reconstruction du Havre d’un affectueux les Perrettes. A moins que cette douce utopie ne soit une Boullette…



Voir :
http://www.les-labourdettes.com/

20 octobre 2011

Série Z

Un samedi vous êtes passés en librairie et, surprise, vous avez découvert que l’essai de Philippe Trétiack, « Faut-il pendre les architectes ? » était réédité en livre de poche. Revenant chez vous, vous feuillez Beaux Arts Magazine histoire de prendre la température de l’actualité culturelle et artistique et à nouveau vous voila face à une chronique de Trétiack. Deux fois la même journée, ça ne peut être une simple coïncidence…


Dans le numéro 327 du mois de septembre 2011, il est question du centre social de l’Arbrisseau à Lille réalisé par l’agence Colboc – Franzen. Comme le critique d’architecture a de l’humour, il note immédiatement que le bâtiment est situé Rue du vaisseau le vengeur et qu’il est donc « prédisposé à toutes les batailles ». Le papier se développe ensuite consciencieusement en poursuivant un objectif critique important : filer la métaphore !


Et il faut dire qu’à l’instar de mon petit neveu, l’auteur excelle dans l’utilisation de références culturelles geek et de comparaisons « jeunes ».

« Que la force soit avec lui », « Un bâtiment aluni au beau milieu de nulle part, dans un repli des quartiers sud de Lille », « Etincelant comme un croiseur galactique », « Char d’assaut light », « Il joue les vedettes façon Star Wars »…

La perfection de sa licence poétique occupe tant notre chroniqueur, qu’elle en devient le principal thème du texte. Une ambition tautologique confirmée et véritablement bouclée par la conclusion, signée d’un magistral « CQFD ».

Au point que nous nous demandons : Faut-il prendre Trétiack ? (Au sérieux ?)

Voir :
http://www.beauxartsmagazine.com/
http://www.cfa-arch.com/

10 octobre 2011

Joke


La crise financière n’en fini pas de se répercuter, de places boursières en fonds de pension, de Wall Street aux banques les plus éloignées. Vous en avez assez, les banquiers vous insupportent ? Vous apprécierez surement cette plaisanterie architecturale rapportée par l’écrivain anglo-saxon Julian Barnes à propos de l’immeuble de la compagnie d’assurance Lloyds conçu par Richard Rogers entre 1978 et 1986. Cette plaisanterie était due à la quasi-faillite des actionnaires de la Lloyd’s suite à des investissements risqués au début des années 1990.


« Lloyd's, it was said, was the only building in London that had all the guts on the outside and all the assholes on the inside. »

« Le bâtiment de la Lloyd’s est le seul immeuble de Londres où tout les boyaux sont à l’extérieur et tous les trous du cul à l’intérieur. »

Si le bâtiment de la Lloyd’s est remarquable, et s’il à été nommé pour son inscription aux monuments historiques, espérons simplement que cette maxime ne sera pas aussi pertinente dans 10 ans…



Lire :
http://www.richardrogers.co.uk
Julian Barnes, Lettres de Londres, Denoel, 1996.