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13 février 2011

Politique Friction

Les rapports entre politique et architecture sont souvent scrutés, analysés, comme en témoigne le dernier livre de Jack Lang qui raconte le premier des grands travaux de François Mitterand, le Louvre. Quand à nous, nous vous proposons trois relations inédites de l’architecture au politique.

Tout d’abord, l’homonymie du photographe d’architecture Vincent Fillon avec le toujours premier ministre François Fillon. Un photographe qui s’en amuse dans un article de blog tout en poursuivant son activité en effectuant des reportages à Shanghai ou en suivant le travail de l’architecte Christophe Gulizzi (Gymnase à Tarascon).


Puis la relation maritale d’une philosophe, Sylviane Agacinski, avec un ancien premier secrétaire du parti socialiste et premier ministre, Lionel Jospin. La contribution de la philosophe au champ de l’architecture est importante avec son ouvrage paru en 1992 qui « s’ efforce de soustraire l’architecture à quelques réappropriations philosophiques et politiques pour mieux décrire l’irréductible expérience de l’espace à laquelle elle nous engage, sans recul possible. Car l’espace partage notre existence – subjective ou collective – de telle sorte qu’il n’est jamais tout à fait propre ni tout à fait étranger. »


Enfin, le rapport filial du jeune architecte Julien Joly, issu de Pari-Belleville, avec une femme politique européenne promise à un grand avenir écologique, Eva Joly. Un jeune architecte ayant réalisé quelques maisons individuelles qui ne semble pourtant pas obnubilé de développement durable.


Ces relations de proximité posent chacune une question fondamentale : Votez pour nous ?

Voir :
Sylviane Agacinski, Volume, philosophie et politique de l'architecture, Galilée, 1996.
Jack Lang, Les batailles du Grand Louvre, RMN, 2010.
http://www.unregard.net/dotclear/index.php/2007/05/23/134-fillon-comme-le-premier-ministre
http://www.julienjoly.com/

13 février 2009

Les grands travaux ?

Selon l’adage de Martin Nadaud, « Quand le bâtiment va, tout va », François Fillon a présenté la semaine passée le plan de relance du gouvernement d’un montant global de 26 milliards d’euros. Si la majeure partie du plan est consacrée au soutien aux entreprises via des mesures fiscales, le programme d’investissement public annoncé à cette occasion représente tout de même 4 milliards d’euros. Touchant à de nombreux domaines de l’Etat, il se concrétise en grande partie par des interventions architecturales, immobilières ou urbaines.

Décrits par régions, ces grands chantiers du président sont relativement équilibrés :
1160 M€ : Logement social et rénovation urbaine
870 M€ : Infrastructures
730 M€ : Recherche
620 M€ : Patrimoine
275 M€ : Equipements


Pourtant, lorsqu’il concerne la réfection couche de roulement de la RN 47 dans le Nord Pas de Calais, la modernisation du restaurant universitaire du Technopôle de Metz, la réhabilitation des archives départementales de la Nièvre ou le cofinancement de logements sociaux à Lyon-la Duchère, le plan de relance ressemble plus à rééquilibrage qu’à une nouvelle dynamique. En effet, ces travaux correspondent peu ou prou à des chantiers ralentis ou bloqués par le désengagement de l’Etat et par les économies qu’il cherche à réaliser à toutes les échelles. A travers ce plan d’investissement, l’Etat apparaît finalement moins comme entrepreneur et volontariste qu’en défaut sur ses prérogatives régaliennes et ses missions de service public.

Alors que la politique architecturale et urbaine de De Gaulle fut marquée par un effort de construction de logements sans précédent et par la création d’infrastructures primordiales : du périphérique parisien aux autoroutes et à l’aéroport de Roissy. Alors que celle de François Mitterrand s’est concentrée sur de grandes institutions culturelles pour promouvoir le rayonnement international de la France. La politique architecturale et urbaine du président Sarkozy, privée du développement de La Défense par la crise financière, parait floue et quasi-inexistante. Plus grave, elle semble même avoir abandonné l’ambition d’une action sur l’espace comme facteur de changement social, de dynamisme économique ou d’une production culturelle remarquable.


A lire aussi :
http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/02/07/de-la-crise-economique-a-la-crise-de-l-architecture_1152151_0.html
http://www.relance.gouv.fr/

A voir et à écouter :
http://www.lemoniteur.fr/153-profession/video/600352-les-architectes-et-2009
http://www.deezer.com/track/2148950

7 octobre 2008

La seconde pyramide

Alors que dehors, la tempête des crédits immobiliers gronde, Bertrand Delanoë dévoilait il y a peu, le projet d’une tour dans l’emprise du parc des expositions de Paris. Commandité par Unibail aux brillants architectes suisses Herzog et De Meuron, ce projet dit « Triangle » s’inscrit sur le boulevard des Maréchaux comme une hypothèse supplémentaire de dépasser le plafond des hauteurs aux portes de Paris. Si la programmation exacte du projet et sa taille définitive (entre 180 et 210m) ne sont pas encore connues, sa forme s’impose d’un coup d’œil. Une pyramide de verre, cristalline…


Cette grande forme rappelle inévitablement l’opération du Louvre dessinée par Ieoh Ming Pei en 1983. Transparence, espaces publics intérieurs, réflexions et disparition, confrontation d’une modernité à la ville historique, nombreuses sont les notions et thématiques architecturales partagées par ces deux projets. Puisque ces édifices composent un aperçu des usages politiques des formes architecturales, replaçons les dans l’histoire politique et architecturale récente.


Le bâtiment d’Herzog & De Meuron semble être un acte fondateur pour un Paris métropolitain, mais aussi pour le destin national de Delanoë. Dans les pas de François Mitterrand, choisissant la pyramide pour le Grand Louvre, Delanoë propose le « Triangle » pour le Grand Paris. Un même archétype architectural au service d’un projet politique. A chaque homme de gauche voué à un destin présidentiel sa pyramide ?

Pourtant, la forme pyramidale renvoie à des conceptions paradoxales. Alors que le Louvre cristallise l’ambition culturelle de François Mitterand et forge l’acception Paris= Ville Musée par l’alliance du patrimoine et d’une technique architecturale, le « Triangle » est quant à lui produit et utilisé pour briser cette image. Pour Delanoë, ancrer Paris dans son devenir métropolitain à un prix : celui d’imiter les choix du père pour mieux s’en détacher…



Images : © Herzog & De Meuron, FlickR