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28 juin 2011

Désordre à l’ordre

En Ile de France, la maison de l’architecture accueille de nombreux évènements nocturnes, surement aussi rentables qu’ils sont éloignés du champ architectural. Ainsi, cette émanation du conseil régional de l’ordre des architectes logée au Couvent des Récollets a accueilli une soirée évènementielle l’occasion des 35 ans de la marque de champagne Feuillade. Le journal 20 minutes du 17.06.2011 nous donne même quelques indications complémentaires sur cette « garden party de toute beauté ». « Dans ce nouveau lieu qui s’impose comme l’une des salles des fêtes les plus courues du moment, on y a croisé Delphine Chanéac, Philippe Vandel, Victoria Abril, Bernard de la Villardière ou encore Patrick Poivre d’Arvor. Une nouba qui n’a pas manqué de pétillant ! »


Dans le même ordre d’idée, la chapelle accueillera a la rentrée une série de concerts de la chanteuse Camille, du 1er au 13 septembre à l’occasion de la sortie de son nouvel album.

Sans remettre en cause la nécessité de financer les activités culturelles de la maison de l’architecture, on peut légitimement s’interroger sur les modalités de collecte des ressources de l’ordre des architectes. En effet, dans le même temps qu’il loue ses espaces au plus offrant, l’ordre, auquel l’adhésion est obligatoire pour exercer, applique des cotisations professionnelles fixes à ses adhérents. Non indexée sur le chiffre d’affaire des entreprises, la charge de 680 euros par an est absolument insignifiante pour des entreprises moyennes alors qu’elle pèse sur les architectes libéraux et à fortiori sur les salariés voulant engager une activité complémentaire. Est-il déraisonnable de soutenir la progressivité de cette forme d’impôt ? Ou la résignation face aux puissances de l’argent est elle inéluctable…

18 juin 2011

Les Dalton

Plusieurs projets récents nous ont frappés par leurs accords chromatiques étranges ou inédits. Couleurs criadres, bruns teintés, motifs aléatoires, ils provoquent souvent une réaction de dépit et l’on détourne les yeux. Ces réalisations surprenantes interrogent les capacités plastiques des architectes et plus encore leur perception des couleurs.

Il s’agit des projets de Casa en Never Never Land, Ibiza, d’Andres Jaque, du Nouvel Odeon, Paris, de Matali Crasset et de l’immeuble de logement Biscornet, Paris, par BP Architectes. Nous les publions ici dans leur version daltonienne, plus acceptable.




Vous aurez bien sur reconnu Joe Dalton, le plus teigneux, ambitieux et respecté, Jack ou William, enfin on ne sait plus bien et Averell, le plus remarqué et plus stupide de tous. Cependant, ces trois Dalon ne seraient rien sans le parcours précurseur et la figure tutélaire de Ma- Luis-Barragan –Dalton.


Mais pour former le quatuor infernal, il en manque un… Je n’ai pu compléter la famille, mais si vous avez déjà rencontré Jack ou William, enfin on ne sait plus bien, n’hésitez pas à le signaler.
Si vous ne craignez pas l’épilepsie, voici les images réelles de ces constructions.





Voir :
http://andresjaque.net
http://www.agencebp.com
http://www.matalicrasset.com

7 juin 2011

En exclusivité

Alors que le paysagiste Michel Desvigne vient d’obtenir le Grand Prix de l’urbanisme, une autre grande figure du paysage et de l’urbanisme nous livre une réflexion inédite sur son rapport à la nature. Alexandre Chemetoff, il s’agit de lui, nous déclare :

« Ici, tu peux trouver de bon légumes qui viennent de Mandre-les-roses dans le Val-de-Marne. Leurs radis sont pas mal. »

J’espère que vous mesurez bien l’importance décisive de ces propos, tenus sur un marché municipal, un dimanche ensoleillé du moi de mai. On voit bien l’attention de Chemetoff à ces petits riens, à la complexité et la qualité de l’ordinaire, à la finesse et la complexité du territoire francilien… Une phrase à mettre bien sur en écho de ses interventions à Nancy ou Rennes et Nantes et plus encore à ses premiers travaux, réalisés autour de la vallée de la Bièvre, dans le sud de Paris ou il a installé son agence. L’occasion de voir ou revoir cette conférence donnée au Pavillon de l’Arsenal.



Contrairement à l’affaire DSK, il ne sera pas dit que nous entretenons une omerta sur les préférences alimentaires des hommes politique, des intellectuels ou des architectes. Comme c’est le cas de ces révélations fracassantes, nous ne reculerons jamais devant le fait d’aller au marché pour vous informer…