Index

28 mai 2010

NS

Avez-vous remarqué que de grands architectes du 19ème siècle sont utilisés, médiatisés et donc promus par des émissions de télévision populaires ? Quels sont ces architectes connus du grand public ? Viollet-le-Duc, Henri Labrouste ? Mais non, vous n’y êtes pas. Felix Duban ou Jacques Hittorff ? Toujours pas…

Non, celui dont le nom est scandé chaque mercredi soir sur M6. Celui dont le nom est cité comme le premier pas d’une carrière prestigieuse par André Manoukian, Dove Attia, Manu Katché, Marianne James, Lio et Philippe Manœuvre… Celui dont, en 1976, un des pavillons est transporté depuis le cœur de Paris à Nogent sur Marne et qui accueille depuis bientôt 10 ans un télé-crochet…


Mais c’est bien sur : Baltard ! Victor Baltard, et indirectement de son père Louis-Pierre Baltard. Vous laissant le soin de vous informer sur leurs carrières et leurs réalisations respectives, concentrons un instant sur l’émission même.

La Nouvelle Star a en effet le grand mérite de proposer un exercice critique, un exercice de la critique. Avec leurs formulations, plus ou moins réfléchies ou ressenties, leurs interventions sur des registres extrêmement variés les membres du jury improvisent des analyses artistiques. On peut toutefois regretter que ces expressions d’opinion restent souvent à sens unique, et ne suscitent que rarement une synthèse, une conclusion collective.

Alors à quand une nouvelle star de l’architecture ? Tout d’abord, il faudrait trouver un amateur, pas un professionnel. Un passionné qui proposerait généreusement, innocemment de réinterpréter des produits, des tubes, des recettes traditionnelles, etc… Un cahier des charges incompatible avec la discipline architecturale me direz vous. Peut être, mais si cette perle rare était un architecte évoluant hors de son métier ? Ce pourrait être Matthieu Durville, un architecte picard délaissant la pratique constructive pour devenir brasseur d’une bière artisanale. Révélé par le reportage « Coup de pression sur le demi » diffusé par Envoyé spécial le 18 mars 2010, plusieurs de ses bières ont été lauréates de concours agricoles. Comme dirait l’autre, c’est vous qui votez, son sort est entre vos mains…



Voir :
http://envoye-special.france2.fr/index-fr.php?page=reportage-bonus&id_article=2147
http://www.nouvellestar.fr/


20 mai 2010

Dans le noir…

En ce morose mois de mai, l’actualité culturelle est principalement consacrée à l’architecture : inauguration par le couple présidentiel du pavillon français de l’exposition universelle de Shanghai conçu par Jacques Ferrier ; ouverture en grande pompe du Centre Pompidou de Metz, réalisée par Shigeru Ban et Jean de Gastines et exposition Dreamlands à Paris consacrée à des représentations oniriques de la ville, à des architectures des loisirs et de l’entertainment, en un mot à l’urbanisme de la société du spectacle.

Pourtant, non loin de cette agitation médiatique, d’autres initiatives moins démonstratives émergent. C’est le cas de deux projets qui conjuguent un constat écologique et un design radical à une réponse modifiant profondément l’environnement.


Ainsi, le schéma directeur de l’éclairage présenté par la Direction Interdépartementale des Routes de l’Ile de France prévoit de réduire de moitié l’éclairage urbain de son réseau. L’extinction de près de 128 km de voirie est justifiée selon les pouvoirs publics par des arguments économiques, écologiques et de sécurité routière. Plus encore, cette extinction permettrait de réinventer l’urbanité par son obscurité.

A une autre échelle, plus domestique et paradoxalement plus globale, Ecofont est un autre projet remarquable. Basée sur l’économie de matières premières, en l’occurrence de l’encre, cette police de caractères présente des lettres perforées de petits trous. Ceux-ci diminuent la quantité d’encre nécessaire à une impression sans altérer la lisibilité du texte.


Au-delà de cet objectif de développement soutenable, Ecofont propose un design singulier et pertinent à mi-chemin entre le Poinçonneur des Lilas et les maximes provocatrices de Jenny Holzer.

Money creates taste, 1977.

13 mai 2010

Dark side of the Mayne

Connue pour son écriture architecturale à la fois high-tech, fragmentée et acérée, l’agence californienne Morphosis innove aussi dans le domaine de l’édition architecturale. En effet, la firme de Thom Mayne a lancé Morphopedia, une encyclopédie en ligne qui présente le travail de l’agence depuis sa création. Dans un souci de clarté et d’accès aisé, chaque projet est présenté de manière informative et documentée : géo-localisation du projet, indications bibliographiques, liens vers des images d’utilisateurs (FlickR), textes de description, plans, croquis, photos de maquette, agenda, webcam, etc…


Une intention louable, plutôt réussie, qui donne l’occasion au grand public et aux amateurs de découvrir ou de redécouvrir des projets méconnus.

On peut alors se replonger dans la courte période postmoderne de l’agence, à l’image de la 2-4-6-8 House. Au vu de la simplicité du programme, de cette géométrie platonicienne, de ces menuiseries jaune canari, ils seront peu nombreux ceux qui auraient parié sur une réalisation de Morphosis.



La transparence des contenus trouve pourtant des limites, puisque les représentations de certains projets sont lacunaires. Ainsi, il n’est pas possible de voir la façade nord de l’opération de logement de Madrid, cette façade que nous n’avions pas vue non plus dans les nombreuses revues ayant publié cette réalisation.


Une absence graphique qui témoigne surement d’une légère honte à cet endroit. Voici donc cette photo que vous ne verrez pas ailleurs, celle du pied de bâtiment nord de l’ensemble de logement. Le choc d’une photo.



Voir :
http://www.architectmagazine.com/internet/morphopediacom.aspx
http://www.morphopedia.com/

2 mai 2010

La ville qui frissonnait

Que se passe-t-il dans le petit monde des réalisateurs d’animation numérique ? Pourquoi autant de clips et de courts métrages, présentent ils des scènes de destruction de villes et de catastrophes urbaines ? Que les métropoles leur ont-elles fait ?



Patrick Jean, « Pixels », produit par one more production.

Les hypothèses les plus vraisemblables seraient qu’ils aient souffert des transports pendant leur adolescence, ou que conduire en ville les rendent fous ou que le stress des activités urbaines les incite à mettre à bas ces constructions. Ou dans un autre registre, leurs subconscients ont étés très profondément marqués par l’image frappante de l’effondrement des Twin Towers…





H5 : François Alaux, Hervé de Crécy et Ludovic Houplain , « Logorama », court métrage couronnée par un oscar.

Même si elles sont remarquablement belles et soignées, ces vidéos offrent des représentations véritablement dramatiques de l’urbain…



Chinese Man, « 7th Street », réalisé par Fred et Anabelle.




Massive Attack, “Splitting the atom”, realisé par Edouard Salier.


Voir et écouter :
http://www.garagetv.be/video-galerij/buzzing_bees/De_kortfilm_der_logo_s.aspx
http://www.myspace.com/chinesemanrecords
http://www.edouardsalier.com
http://www.h5.fr