Les images développées pour représenter des projets d’architecture et les proposer aux décideurs et au grand public sont souvent écœurantes tant elles sont consensuelles et spectaculaires. C’est un monde en soi. Son climat est idyllique : le soleil brille, les arbres verdoient, les matériaux renvoient admirablement la lumière… Sa population est distinguée : majoritairement blanche, féminine, jeune et souriante. Quelques enfants, personnes âgées ou à mobilité réduite troublent parfois cette douce harmonie et constituent l’exemple qui confirme la règle. Son architecture est simple, sans détails ni aspérités, son mobilier de bon gout et généralement hors de prix. L’ensemble à la beauté sans vie d’un magasin de luxe. L’image elle-même est toujours parfaite. Elle est savamment composée, cette robe orange à l’arrière plan qui répond si bien à la paroi sur la gauche, elle n’est jamais tremblée ou à contre-jour, elle semble décrire une réalité immuable.
Puis passe à la radio ce vieux tube de Patrick Bruel. C’en est trop. Donnons rendez vous à ces images dans dix ans…
Il fallait bien choisir un cobaye. Sans préjuger en rien de la qualité du projet, on a choisi le Centre Hospitalier de Chambéry conçu par l’agence Brunet-Saunier qui doit être livré en 2015. Notre cruauté sera-t-elle sans limite ?
Le temps d’abord. Selon Wikipedia et MétéoFrance, il pleut deux fois plus à Chambéry qu’à Paris ; la température annuelle moyenne est de 11° C et une année compte 77 jours cumulés de neige, orages ou brouillard. Mettons que dans dix ans, il fera gris. Les personnages ensuite. Et bien nous serons en octobre, donc on aura sorti le gros manteau et même la capuche. L’architecture enfin. Le métal de la façade aura terni, il n’a d’ailleurs jamais vraiment reflété la silhouette des Alpes. Des traces seront apparues au niveau des acrotères, des jointures de certains panneaux et au pied des immeubles. La signalétique propre à l’assistance publique se sera répandue sur le site de même que le mobilier urbain, généralement indigent, choisi par les services techniques de la ville. Quelques détails assez malvenus, comme les accès pompiers sur la façade principale ou des sorties de secours imposées tardivement viendront enrichir le dessin du projet…
Et maintenant, un peu de silence et d’attention…
Abracadabra !
Puis passe à la radio ce vieux tube de Patrick Bruel. C’en est trop. Donnons rendez vous à ces images dans dix ans…
Il fallait bien choisir un cobaye. Sans préjuger en rien de la qualité du projet, on a choisi le Centre Hospitalier de Chambéry conçu par l’agence Brunet-Saunier qui doit être livré en 2015. Notre cruauté sera-t-elle sans limite ?
Le temps d’abord. Selon Wikipedia et MétéoFrance, il pleut deux fois plus à Chambéry qu’à Paris ; la température annuelle moyenne est de 11° C et une année compte 77 jours cumulés de neige, orages ou brouillard. Mettons que dans dix ans, il fera gris. Les personnages ensuite. Et bien nous serons en octobre, donc on aura sorti le gros manteau et même la capuche. L’architecture enfin. Le métal de la façade aura terni, il n’a d’ailleurs jamais vraiment reflété la silhouette des Alpes. Des traces seront apparues au niveau des acrotères, des jointures de certains panneaux et au pied des immeubles. La signalétique propre à l’assistance publique se sera répandue sur le site de même que le mobilier urbain, généralement indigent, choisi par les services techniques de la ville. Quelques détails assez malvenus, comme les accès pompiers sur la façade principale ou des sorties de secours imposées tardivement viendront enrichir le dessin du projet…
Et maintenant, un peu de silence et d’attention…
Abracadabra !
2 commentaires:
bien vu !
On aimerait appliquer le même principe aux œuvres abstraites que sont les images du "pentagone"!
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