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20 mai 2010

Dans le noir…

En ce morose mois de mai, l’actualité culturelle est principalement consacrée à l’architecture : inauguration par le couple présidentiel du pavillon français de l’exposition universelle de Shanghai conçu par Jacques Ferrier ; ouverture en grande pompe du Centre Pompidou de Metz, réalisée par Shigeru Ban et Jean de Gastines et exposition Dreamlands à Paris consacrée à des représentations oniriques de la ville, à des architectures des loisirs et de l’entertainment, en un mot à l’urbanisme de la société du spectacle.

Pourtant, non loin de cette agitation médiatique, d’autres initiatives moins démonstratives émergent. C’est le cas de deux projets qui conjuguent un constat écologique et un design radical à une réponse modifiant profondément l’environnement.


Ainsi, le schéma directeur de l’éclairage présenté par la Direction Interdépartementale des Routes de l’Ile de France prévoit de réduire de moitié l’éclairage urbain de son réseau. L’extinction de près de 128 km de voirie est justifiée selon les pouvoirs publics par des arguments économiques, écologiques et de sécurité routière. Plus encore, cette extinction permettrait de réinventer l’urbanité par son obscurité.

A une autre échelle, plus domestique et paradoxalement plus globale, Ecofont est un autre projet remarquable. Basée sur l’économie de matières premières, en l’occurrence de l’encre, cette police de caractères présente des lettres perforées de petits trous. Ceux-ci diminuent la quantité d’encre nécessaire à une impression sans altérer la lisibilité du texte.


Au-delà de cet objectif de développement soutenable, Ecofont propose un design singulier et pertinent à mi-chemin entre le Poinçonneur des Lilas et les maximes provocatrices de Jenny Holzer.

Money creates taste, 1977.

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