Index

13 février 2009

Les grands travaux ?

Selon l’adage de Martin Nadaud, « Quand le bâtiment va, tout va », François Fillon a présenté la semaine passée le plan de relance du gouvernement d’un montant global de 26 milliards d’euros. Si la majeure partie du plan est consacrée au soutien aux entreprises via des mesures fiscales, le programme d’investissement public annoncé à cette occasion représente tout de même 4 milliards d’euros. Touchant à de nombreux domaines de l’Etat, il se concrétise en grande partie par des interventions architecturales, immobilières ou urbaines.

Décrits par régions, ces grands chantiers du président sont relativement équilibrés :
1160 M€ : Logement social et rénovation urbaine
870 M€ : Infrastructures
730 M€ : Recherche
620 M€ : Patrimoine
275 M€ : Equipements


Pourtant, lorsqu’il concerne la réfection couche de roulement de la RN 47 dans le Nord Pas de Calais, la modernisation du restaurant universitaire du Technopôle de Metz, la réhabilitation des archives départementales de la Nièvre ou le cofinancement de logements sociaux à Lyon-la Duchère, le plan de relance ressemble plus à rééquilibrage qu’à une nouvelle dynamique. En effet, ces travaux correspondent peu ou prou à des chantiers ralentis ou bloqués par le désengagement de l’Etat et par les économies qu’il cherche à réaliser à toutes les échelles. A travers ce plan d’investissement, l’Etat apparaît finalement moins comme entrepreneur et volontariste qu’en défaut sur ses prérogatives régaliennes et ses missions de service public.

Alors que la politique architecturale et urbaine de De Gaulle fut marquée par un effort de construction de logements sans précédent et par la création d’infrastructures primordiales : du périphérique parisien aux autoroutes et à l’aéroport de Roissy. Alors que celle de François Mitterrand s’est concentrée sur de grandes institutions culturelles pour promouvoir le rayonnement international de la France. La politique architecturale et urbaine du président Sarkozy, privée du développement de La Défense par la crise financière, parait floue et quasi-inexistante. Plus grave, elle semble même avoir abandonné l’ambition d’une action sur l’espace comme facteur de changement social, de dynamisme économique ou d’une production culturelle remarquable.


A lire aussi :
http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/02/07/de-la-crise-economique-a-la-crise-de-l-architecture_1152151_0.html
http://www.relance.gouv.fr/

A voir et à écouter :
http://www.lemoniteur.fr/153-profession/video/600352-les-architectes-et-2009
http://www.deezer.com/track/2148950

Aucun commentaire: