A la fois slogan et programme, autour de l’architecture est un blog dédié à la ville et à ses productions contemporaines.
Toujours problématique, parfois anecdotique, a(A parle de tout ce qui fait l'architecture et de tout ce qui lui fait défaut.
Une à deux fois par semaine a(A propose des lectures critiques de projets, des informations à contretemps et des tentatives ludiques de corrélation.
A l’occasion de la sortie en salle d’Entre les murs (Cantet, 2008) observons la présence de l’idiome « mur » dans les titres de films. Au total, une cinquantaine d’occurrences, du célèbre The Wall des Pink Floyd au Mur de Berlin. Les utilisations de cet archétype architectural sont infinies : murs ordinaires, seuls ou à plusieurs ; murs exceptionnels, traces de l’histoire ou métaphores ; murs entraves, jeux de murs ou encore murs irréels...
1,2,3,4 Mur - 2004 Le Mur - 1967 Le Mur – 1983 Le Mur - 1990 Le Mur - 1996 Le Mur - 2008 Le Troisieme Mur - 1963 Quatre murs – 1965 Entre quatre murs - 2001 Mur, murs - 1982 Murs – 2008 Les Murs - 1967 Les Murs - 1990 Les Murs porteurs - 2008 Les Hauts murs – 2008
Les murs de l’histoire Un Mur à Jerusalem - 1968 Le Mur de la mer - 1959 Les Murs de Sana'a – 1970 Les Années du mur - 1995 Le Mur de l'Atlantique - 1970 Attaque sur le mur de l'Atlantique - 1968 Bunker, de l'autre côté du mur – 2004 L'Europe au pied du mur - 1998 Les Murs d'une révolution – 1976 Entre murs et favelas - 2005 Galil - une école hors les murs - 2006 Le Mur des oubliés - 2008
Le corps face au mur L'Homme sur le mur - 1982 Têtes aux murs - 1997 La Tête contre les murs - 1959 Le Dos au mur - 1957 Le Dos au mur - 1980 Les Murs ont des oreilles - 1974 Au pied du mur - 1998
Les dispositifs spatiaux Entre les murs - 2008 Devant le mur – 1988 Derrière le mur - 1971 Derrière le mur – 1989 Droit dans le mur – 1997 La Pièce aux murs épais - 1953 Au delà des murs – 1984
Les murs extraordinaires Le Mur invisible – 1947 La Quatrième dimension : le mur - 1989 Le Chat fantôme: le mur maudit - 1958 Le Mur des espions – 1965
La fin des murs Démolition d'un mur - 1895 Pour que la guerre s'achève, les murs devraient s'écrouler – 1980 Quand tombent les murs d'asile – 2006
Un inventaire surréaliste qui dessine une nouvelle cartographie sémantique et désigne une architecture bien au delà d’elle même, aussi proche de l’évolution des mentalités que de l’usage historique de ses formes, de la fiction ou de sa propre fin.
Un an après son ouverture, la bibliothèque de la Cité de l’architecture et du patrimoine, plus grande bibliothèque spécialisée de France revoit son fonctionnement. D’une ouverture coordonnée à celle du Palais de Chaillot, 11h-19h sauf le mardi, la bibliothèque réduit considérablement ses horaires, tant dans leur durée (13h-19h) que dans leur fréquence (fermeture lundi et mardi et les dimanches du mois d’août et septembre).
En proposant tout ses ouvrages en accès libre, la bibliothèque se voulait être un véritable prolongement de la visite du musée, tout en offrant un lieu de travail agréable et performant aux étudiants et chercheurs en architecture. Las, hantée par le vide, (42 % des étagères sont inoccupées ; 26 000 livres pour des rayonnages pouvant en contenir 45 000), squattée par les étudiants en fac de droit manquant de place dans leurs chambres de bonnes du 16ème arrondissement, la bibliothèque de Chaillot semble se chercher. Mais peut-on lui demander de trouver son public en si peu de temps ? Doit-on réduire pour cela ses horaires d’accueil ?
D’aucuns défendraient-ils cette mesure budgétaire par une application contestable du fameux aphorisme attribué par Philipp Johnson à Mies van der Rohe : "less is more" ?
C’est à la fin de l’été, alors que la rentrée s’annonçait, que le nouveau catalogue IKEA est arrivé dans nos boîtes aux lettres. Evacuant les préoccupations économiques conjoncturelles, ce catalogue 2008-2009 se pare d’un titre encourageant si ce n’est autoritaire : " Faîtes de votre intérieur le reflet de votre vie".
En page 3, l’éditorial de Jean-Louis Baillot, Directeur général d’IKEA France, détaille ce programme : « Un intérieur qui reflète votre vie. Que vous adaptez à toutes les occasions. Une cuisine fonctionnelle et accueillante pour les longues conversations familiales et les dîners du week-end. Un séjour confortable qui permet à chacun de se détendre. Une chambre à coucher paisible où vous retrouvez le calme. Nous vous invitons à découvrir dans ce catalogue plein de nouveaux produits et de nouvelles idées qui vous aideront à créer un espace agréable à vivre au quotidien. Continuez à puiser l'inspiration sur www.IKEA.fr. Avec des nouveautés quatre fois par an, il y a toujours quelque chose à découvrir sur notre site et dans nos magasins. Mais pour l'heure, nous vous invitons à tourner les pages et à découvrir ce catalogue IKEA 2009 ! »
La démonstration est alléchante et semble s’appuyer sur trois points. Tout d’abord, le début du texte repose sur la juxtaposition d’activités sociales valorisantes à celle de d’évocation de lieux chaleureux. Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des magasins IKEA, si ce n’est qu’en isolant ces deux champs lexicaux, on obtient des descriptions réduites au minimum, d’où se dégage une banalité presque effrayante. A ce point, le slogan pourrait être détourné ainsi : « Faîtes de votre intérieur le reflet d’autres vies ». Observons ensuite ce qu’il reste du texte, une fois les éléments liés à l’habitat et à la famille soustraits. Se dessine alors en creux un paysage de verbes d’actions, chacun invitant à la découverte et insistant sur la part de création du consommateur. Ce n’est plus la grande multinationale qui s’adresse à l’acheteur. Ce n’est plus cette puissance normative de nos modes de vie qui présente de nouvelles gammes de mobilier. La firme suédoise s’efface simplement… On assiste alors impuissants à un renversement considérable : IKEA parle au consommateur comme à un concepteur…
GothamCity, ville fiction de Batman inspirée par New York est transposée dans son dernier opus, The Dark Knight, (Nolan, 2008), à Chicago. Dans ce film, foisonnant de références aux films d’action hollywoodiens, (Heat, Die Hard, Speed, Seven, etc…), Bruce Wayne mène ses opérations rédemptrices à partir d’un garage souterrain au design minimal.
Deux références architecturales viennent à l’esprit. D’une part, la Kunsthaus Bregenz de Peter Zumthor, architecte suisse allemand, très fortement inspiré et ancré dans son territoire des Grisons. D’autre part, le Monumento continuo, utopie quantitative d’une urbanisation globale, ville infinie projetée par Superstudio en 1969-71.
En passant au hachoir radical l’architecture soignée, mesurée et située de Zumthor, Hollywood distord une réalité construite. En usant et en abusant de l’architecture contemporaine, la science fiction est amenée progressivement à produire sans inventer. Elle ne génère pas des architectures d’anticipation à proprement parler, mais des clones difformes de l’actualité architecturale. Une architecture contemporaine qui, en retour, semble avoir intégré les canons de la science fiction…
Les architectes se voient comme un composant social moteur de nos sociétés, puisqu’ils participent à la production des villes et influent sur le devenir de leurs habitants. Pourtant, en tant qu’acteurs, ils peinent à participer aux débats publics qui animent leurs concitoyens. Les pétitions sur internet sont révélatrices de cette situation puisqu’elles demandent des prises de positions publiques et engagées.
Lors de l’année passée, de nombreuses actions collectives se sont développées sur la toile, tant dans les domaines politiques, médiatiques que culturels :
Charlie Hebdo et SOS Racisme lancent la pétition contre les tests ADN
Ces manifestations de soutien ont rassemblé de nombreuses personnalités, mais aussi une grande diversité de signataires. A titre de repère ces 3 pétitions ont recueilli 315 000, 185 000 et 31 000 signatures. Et les architectes sont loin d’être absents de cette masse de signataires. Pourtant on ne peut que constater l’absence de figures, de personnalités de l’architecture française. Au sein de ces nouvelles formes de manifestation partisanes, les architectes semblent hésiter entre pratique engagée et engagement médiatique.
Par ailleurs, les pétitions lancées par des architectes à destination des architectes fonctionnent à plein comme le montrent les débats autour de l’intervention de Renzo Piano à Ronchamp ou concernant la définition de l’adjectif « gesticulatoire » attribuée au groupe LeMoniteur. Encore que ces pétitions, si elles rencontrent un écho qualitatif élevé (historiens, architectes reconnus, etc..) fédèrent peu, et d’autant moins au delà de leurs frontières. A ce jour ces trois pétitions comptent 1 800, 3 500 et 200 signataires.
Moins confidentielle, la récente affaire d’antisémitisme supposé/rapporté concernant le caricaturiste Siné a elle aussi déclenché sa polémique et ses soutiens
Dans un premier temps, les images de fond du blog ont répété des formes urbaines remarquables. A la fois illustration et propos, ces arrières-pensées utilisaient les tissus urbains comme texture, générant une collection quasi-entomologique de formes urbaines. Ce jeu délicat, graphique avant tout, à été simplifié a l’extrême pour vous proposer une simple trame ou plutôt une trame simple.